Un ingénieur a été arrêté dimanche à l'aéroport de Karachi, dans le sud du Pakistan, après la découverte de matériel électrique dans ses chaussures alors qu'il s'apprêtait à embarquer sur un vol à destination d'Oman, a annoncé un responsable de la sécurité.

Le suspect, un ingénieur civil âgé de 30 ans, a expliqué qu'il venait de la région de Khyber (nord-ouest), une zone tribale instable où les rebelles talibans et autres islamistes sont actifs, située de l'autre côté du pays par rapport à Karachi, capitale économique du Pakistan.

L'homme, qui s'apprêtait à embarquer sur un vol de la compagnie Thai Airways à destination de Mascate, a été arrêté lorsque l'alarme d'un scanner s'est déclenchée à son passage, selon Mohammad Munir, un porte-parole de l'aéroport.

«Après que l'appareil eut sonné l'alarme, nous l'avons fouillé manuellement. Nous avons découvert quatre batteries et un circuit (électrique), avec un bouton pour allumer et pour éteindre», a ajouté M. Munir.

Le suspect, désigné sous le nom de Faiz Mohammad, ne détenait pas d'explosifs, mais M. Munir a souligné que le circuit électrique était «préoccupant».

«Les engins découverts sur le suspect suggèrent que s'il avait eu en sa possession du matériel explosif, et il aurait pu facilement faire sauter les explosifs à bord de l'avion», a-t-il estimé.

Le suspect aurait déclaré aux enquêteurs qu'il résidait à Karachi et avait prévu de retourner à Mascate, où il avait auparavant travaillé pour une entreprise de construction, afin d'y créer sa propre affaire.

Cette arrestation intervient une semaine après celle, aux États-Unis, d'un Pakistanais naturalisé américain, Faisal Shahzad, soupçonné d'être l'auteur de l'attentat raté à la voiture piégée commis le 1er mai à New York.

Dimanche, le ministre américain de la Justice, Eric Holder, a assuré que les États-Unis avaient rassemblé des preuves montrant que les talibans pakistanais étaient derrière l'attentat raté de New York.

M. Holder s'est dit satisfait de la collaboration d'Islamabad mais averti que Washington prendrait «les mesures qui conviennent» si cela venait à changer.

Dans ce contexte, l'arrestation de dimanche à l'aéroport de Karachi peut apparaître comme une réponse aux pressions des États-Unis qui demandent au Pakistan de venir à bout des rebelles talibans et d'Al-Qaeda dans les zones tribales du nord-ouest, frontalières de l'Afghanistan.