La municipalité de Jérusalem s'apprête à donner son feu vert à la construction d'une synagogue et d'une école dans le quartier israélien de Gilo, à Jérusalem-Est annexée, sur des terrains saisis à des Palestiniens, a annoncé mardi la radio militaire.

Ce projet doit obtenir jeudi l'aval de la commission de la planification et de la construction de la municipalité de Jérusalem, a précisé la radio.

Le président de cette commission, Kobi Khalon, a confirmé l'existence de ce projet à la radio tout en soulignant que la décision était «purement formelle dans la mesure où ce projet a été lancé en 1993 et qu'il est resté ensuite en plan à la suite de problèmes budgétaires».

«Nous devons agir avec prudence et responsabilité, car Jérusalem est une ville explosive», a reconnu M. Khalon, qui est également maire-adjoint.

Un autre membre du conseil municipal, Meïr Margalit, du parti d'opposition de gauche Meretz, a critiqué le projet mais souligné qu'il est «beaucoup plus scandaleux de construire dans les quartiers arabes de Jérusalem tels que Cheikh Jarrah».

M. Margalit a par ailleurs affirmé que la commission de la planification et de la construction, qui autorise les mises en chantier à Jérusalem, ne s'était pas réunie «depuis plus d'un mois sur ordre du premier ministre Benjamin Netanyahu à la suite des tensions avec les États-Unis».

Il faisait allusion au fait que l'administration américaine a réclamé l'arrêt des mises en chantiers dans les quartiers arabes de Jérusalem occupés par Israël depuis juin 1967.

L'annonce le mois dernier d'un projet de construction de 1 600 logements juifs à Ramat Shlomo, un quartier juif orthodoxe érigé à Jérusalem-Est, a déclenché une sérieuse crise diplomatique avec les États-Unis.

Le secrétaire du gouvernement Tzvi Hauser a pour sa part réaffirmé mardi à la radio publique que les deux pays étaient en désaccord sur Jérusalem.

«Le gouvernement actuel poursuit la politique de construction menée depuis 42 ans à Jérusalem et n'a pas l'intention d'en changer», a affirmé ce proche collaborateur de M. Netanyahu.

Le cabinet de sécurité, composé des sept ministres les plus importants, s'est réuni lundi pour discuter des réponses à apporter à onze requêtes du président Barack Obama lors de sa rencontre avec M. Netanyahu le 24 mars à Washington en vue de relancer les négociations avec les Palestiniens bloquées depuis plus d'un an.

Selon la radio, le gouvernement pourrait donner sa réponse officielle lors d'une visite que devrait effectuer la semaine prochaine l'émissaire spécial américain pour le Proche-Orient George Mitchell.

«Nous avons des doutes sur le fait que les Palestiniens sont mûrs pour la paix, alors qu'ils donnent des noms de terroristes à des rues et places publiques» en Cisjordanie, a ajouté M. Hauser.

Le 7 avril, les responsables israéliens avaient dénoncé l'existence, à El-Bireh, près de Ramallah en Cisjordanie, d'une rue portant le nom de Yahya Ayach, un activiste de la branche militaire du Hamas mort en 1996, et qualifié de «super-terroriste». Cette rue a été inaugurée il y a douze ans.