Israël a autorisé dimanche le passage de camions transportant des vêtements et des chaussures destinés aux habitants de la bande de Gaza, le premier chargement commercial de ce genre depuis près de deux ans, a-t-on appris de source officielle palestinienne.

«Israël a permis à cinq camions de chaussures et à cinq autres camions de vêtements d'entrer dimanche dans la bande de Gaza», a précisé à l'AFP Raid Fatuh, un fonctionnaire des douanes palestinien chargé de coordonner ce genre d'opération avec les Israéliens.

«C'est la première fois qu'ils (les Israéliens) autorisent le secteur privé à apporter des vêtements et des chaussures à Gaza depuis août 2008», a ajouté M. Fatuh.

Après la dernière offensive israélienne contre la bande de Gaza, pendant l'hiver 2008-2009, l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) et des ONG avaient introduit des vêtements et des chaussures, dans le cadre de l'aide internationale, mais en petites quantités.

La bande de Gaza, une étroite bande sablonneuse surpeuplée (1,5 million d'habitants, dont 85% dépendent de l'aide internationale), est soumise à un strict blocus israélien depuis la prise de contrôle du territoire en juin 2007 par le mouvement islamiste palestinien Hamas. La plupart des marchandises transitent par des tunnels de contrebande creusés sous la frontière avec l'Egypte.

Un officier israélien a confirmé le passage des camions, en rappelant qu'Israël laissait régulièrement passer des produits de première nécessité à Gaza. Il a précisé que ce convoi avait été approuvé par Israël dans le cadre de programmes humanitaires gérés par l'ONU.

«Tout est coordonné avec l'ONU de telle sorte que nous sachions avec certitude à qui ces vêtements seront distribués», a précisé ce cadre militaire qui a requis l'anonymat.

Ce dernier avait auparavant indiqué qu'Israël allait permettre l'entrée dans les prochains jours de quantités limitées de ciment dans l'enclave palestinienne.

«Nous allons autoriser dans les prochains jours quelques camions transportant du ciment à passer, pour un projet spécifique de réhabilitation d'une unité de traitement des eaux usées gérée par l'ONU dans la bande de Gaza», a-t-il expliqué à l'AFP.

Il a toutefois souligné que cette décision, prise par le ministre de la Défense Ehud Barak, «ne marque pas de changement de politique» vis-à-vis du Hamas.

«Israël ne permettra pas la reconstruction de la bande de Gaza, que nous considérons comme une entité terroriste tant qu'elle sera contrôlée par le Hamas et tant que le soldat Gilad Shalit restera prisonnier», a ajouté l'officier, en référence au sergent israélien détenu par le Hamas depuis 2006.

Il n'a pas été en mesure de préciser les quantités de ciment autorisées, ni la date du transfert. Il a toutefois indiqué que l'armée israélienne avait obtenu des assurances de la part de l'ONU que «le Hamas ne mettra pas la main sur ce ciment pour construire des bunkers».

Le militaire a également souligné qu'Israël avait déjà autorisé le transfert limité de ciment vers la bande de Gaza depuis la fin de la dernière offensive israélienne contre ce territoire (27 décembre 2008-18 janvier 2009).

Lors d'une visite à Gaza, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon avait condamné le mois dernier le blocus «inacceptable» imposé par Israël. «J'ai dit clairement et de manière répétée aux dirigeants israéliens que leur politique de bouclage n'est pas tenable et qu'elle est mauvaise», avait-il plaidé.