Trois missiles américains tirés par un drone contre un camp de rebelles ont tué au moins six rebelles dans la nuit de mardi à mercredi dans les zones tribales du nord-ouest du Pakistan, frontalières de l'Afghanistan, selon des responsables pakistanais.

Washington bombarde régulièrement ces zones semi-autonomes qu'il considère comme le quartier général du réseau Al-Qaeda et comme la région «la plus dangereuse du monde», et notamment le district du Waziristan du Nord, visé par cette attaque.

«Une attaque de drones américains a visé un camp appartenant au chef tribal Samir Khan et utilisé par des rebelles» dans le village de Napi, situé à une vingtaine de km à l'est de Miranshah, la principale ville du district, a déclaré à l'AFP un responsable de sécurité pakistanais sous couvert d'anonymat.

«Deux missiles ont été tirés. Quatre personnes ont été tuées», selon lui.

Un autre responsable de sécurité pakistanais a confirmé ces deux tirs en ajoutant qu'un troisième visant la même cible avait tué deux autres rebelles présumés, portant le bilan de l'attaque à six morts.

Ce chiffre ne pouvait être confirmé de source indépendante, et il était impossible de connaître l'identité ou la nationalité des morts.

Plus de 90 frappes américaines ont été menées surtout avec des avions sans pilote (drones) au Pakistan depuis août 2008, faisant plus de 830 morts.

Ces attaques se sont accrues depuis l'attentat qui a tué sept agents de la CIA et un officier jordanien le 30 décembre dernier à Khost, dans l'est afghan, de l'autre côté de la frontière par rapport au Waziristan du Nord.

Elles visent notamment ce dernier, un district tribal où opère notamment le réseau Haqqani, qui mène régulièrement des attaques contre les troupes américaines et de l'Otan déployées en Afghanistan.

Washington refuse de reconnaître officiellement ces attaques et Islamabad proteste publiquement contre ces violations de sa souveraineté nationale.

Mais les médias américains et pakistanais disent régulièrement que les attaques de drones sont le fruit d'une entente secrète entre les deux pays.

Islamabad est, depuis la fin 2001, l'allié-clé de Washington dans la région dans sa «guerre contre le terrorisme». Al-Qaeda et les talibans pakistanais ont décrété à l'été 2007 le jihad contre les autorités pakistanaises pour dénoncer cet alignement.