Iyad Allawi, un laïc, a commencé sa vie politique au sein du parti Baas, avant de devenir un opposant résolu à Saddam Hussein puis, en 2004, le premier chef de gouvernement irakien après l'invasion américaine, poste où il acquis une réputation d'homme fort.

Nommé premier ministre par intérim en 2004, ce médecin chiite de 64 ans revient, six ans plus tard, sur le devant de la scène politique à l'occasion des élections législatives de mars, où il se trouve au coude-à-coude avec le premier ministre sortant Nouri al-Maliki.

M. Allawi a récemment déclaré à la BBC que sa priorité, s'il devait former le prochain gouvernement, serait de purger les forces armées et les services secrets, rongés selon lui par le confessionnalisme.

Dans une interview accordée en février à l'AFP, il a qualifié de «police secrète» le comité qui a éliminé des centaines de candidats de sa liste aux législatives en alléguant des sympathies avec le Baas.

Issu d'une famille ayant donné plusieurs hauts responsables à la monarchie renversée en 1958, Iyad Allawi a appartenu au Baas de 1961 à 1971 et a été un compagnon de route de Saddam Hussein, avant de se brouiller avec lui et de quitter le pays pour le Liban puis la Grande-Bretagne.

En 1979, il est laissé pour mort par des agents de Saddam Hussein qui s'étaient introduits dans sa maison de Londres.

En mars 1991, il fonde le Mouvement de l'entente nationale avec d'anciens baassistes avec l'intention de renverser le dictateur.

Avec la bénédiction de Washington, il monte un complot qui échoue en 1996. Infiltré en Irak, son groupe est démantelé et plusieurs de ses membres exécutés.

Nommé premier ministre en 2004, il est alors surnommé par certains «le petit Saddam» pour sa lourde main quand il s'agit de traiter de problèmes de sécurité. D'autres dénoncent une corruption généralisée au sein du gouvernement.

À la tête du Bloc irakien, une formation laïque, M. Allawi jouit aujourd'hui d'une grande popularité dans les régions sunnites, après avoir pourtant été longtemps honni par cette communauté pour son offensive contre le bastion rebelle de Fallouja (juin 2004-avril 2005).