L'émissaire américain au Pakistan et en Afghanistan, Richard Holbrooke, a salué vendredi les arrestations de plusieurs chefs talibans, et ce, bien qu'un ex-diplomate de l'ONU ait indiqué qu'elles avaient interrompu des discussions entre les insurgés et les Nations unies.

M. Holbrooke s'exprimait dans la foulée des révélations de l'ex-représentant de l'ONU en Afghanistan, le Norvégien Kai Eide, qui a déploré vendredi sur la BBC que ces coups de filet aient mis à mal un canal secret de communications entre les Nations unies et les talibans.

L'émissaire américain a affirmé à la presse qu'il était au courant de ces discussions car M. Eide «nous en avait fait part d'une manière générale», même si l'administration Obama n'était aucunement impliquée.

M. Holbrooke a félicité à nouveau le Pakistan pour les arrestations de haut-responsables talibans dont le mollah Abdul Ghani Baradar, présenté dans les médias américains et par certains experts comme le commandant des opérations militaires des insurgés et un proche du mollah Omar, le chef suprême des talibans.

«Nous sommes très satisfaits que le gouvernement ait appréhendé le numéro 2 des talibans», a déclaré M. Holbrooke, estimant que ces coups de filet «augmentent la pression sur les talibans».

«Et c'est une bonne chose pour la simple raison que c'est bon pour les opérations militaires qui sont en cours en Afghanistan», a-t-il ajouté.

Sur la BBC, Kai Eide avait indiqué que des discussions en tête à tête ont eu lieu avec «de hauts responsables au sein du leadership taliban» à Dubaï et en d'autres lieux, précisant qu'il pensait que le mollah Omar avait donné son feu vert à ces contacts.

M. Holbrooke a souligné que le président Barack Obama «soutenait la réconciliation menée par les Afghans», mais a insisté sur la différence «entre réintégration et réconciliation».