Une roquette palestinienne a tué jeudi un ouvrier agricole dans le sud d'Israël, jetant une ombre sur la visite de la chef de la diplomatie européenne à Gaza et les efforts diplomatiques en cours pour relancer le processus de paix.

Un ouvrier agricole thaïlandais a trouvé la mort lorsqu'une roquette s'est abattue sur un kibboutz proche de la ville israélienne d'Ashkelon, à quelques km de la frontière nord de la bande de Gaza, selon l'armée israélienne.

L'attaque a été revendiquée par un groupe salafiste de Gaza, Ansar al-Sunna (les Partisans de la tradition du Prophète), proche d'Al-Qaeda.

«Un colon sioniste a été tué. Cette attaque jihadiste est la réponse à l'agression sioniste contre la mosquée Al-Aqsa, les lieux saints et notre peuple à Jérusalem», a indiqué un communiqué.

Ce tir de roquette est survenu au moment où la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton, effectuait une brève visite à Gaza pour rencontrer des représentants de l'UNRWA (agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens) et d'ONG.

En quittant le territoire, Mme Ashton s'est déclarée «extrêmement choquée par l'attaque et sa tragique perte humaine». Elle a appelé à relancer «dès que possible» les négociations israélo-palestiniennes.

Dans un communiqué, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a aussi condamné «un acte de terreur (...) «totalement inacceptable et contraire aux lois internationales».

C'est la première fois qu'une roquette tirée de Gaza fait un mort en Israël depuis la fin de l'offensive israélienne contre l'enclave palestinienne en janvier 2009.

Le vice-premier ministre israélien Silvan Shalom a qualifié l'attaque d'«escalade sérieuse» et promis une réponse «adéquate et forte».

Au plan diplomatique, l'Autorité palestinienne a annoncé le retour de l'emissaire spécial américain George Mitchell dimanche au Proche-Orient.

Attendu cette semaine pour lancer des négociations indirectes entre Israéliens et Palestiniens, il avait dû retarder sa visite en raison du coup de froid diplomatique entre Israël et Washington.

Israël s'efforçait toujours de formuler une réponse aux demandes américaines d'éclaircissements sur la construction à Jérusalem-Est, alors que le président Barack Obama a démenti une crise entre les deux alliés.

De son côté, le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a exprimé sa «profonde estime» pour M. Obama à la suite de propos virulents de son beau-frère mercredi contre le président américain qualifié d'«antisémite».

Israël a suscité la colère des États-Unis en annonçant la semaine dernière durant la visite du vice-président Joe Biden la construction de 1.600 logements dans la partie orientale de Jérusalem annexée en 1967.

M. Obama a pressé Israéliens et Palestiniens de «prendre des mesures pour rebâtir la confiance».

Selon les médias israéliens, la secrétaire d'État Hillary Clinton a multiplié les pressions en ce sens sur M. Netanyahu.

Elle aurait notamment exigé qu'il gèle la construction à Jérusalem-Est, où les Palestiniens veulent établir leur future capitale alors qu'Israël considère l'ensemble de la Ville sainte comme sa capitale «indivisible et éternelle».

Signe de l'embarras israélien, M. Netanyahu a réuni autour de lui jusque tard dans la nuit son cabinet de sécurité pour mettre au point la réponse à donner aux Américains.

M. Netanyahu doit se rendre dimanche à Washington pour participer au congrès annuel de l'AIPAC (American Israël Public Affairs Committee), le principal lobby juif aux États-Unis.