L'envoyé spécial américain George Mitchell a retardé sa visite prévue à partir de mardi au Proche-Orient, au moment où les relations entre Israël et les États-Unis connaissent une grave crise en raison de la politique de colonisation à Jérusalem.

«L'ambassade des États-Unis en Israël a contacté le bureau de la présidence (israélienne) pour lui notifier que l'émissaire spécial au Proche-Orient George Mitchell n'arrivera pas en Israël aujourd'hui (mardi)», a indiqué la présidence du Conseil israélienne dans un communiqué.

Un diplomate de l'ambassade des États-Unis à Tel-Aviv a confirmé ce report à l'AFP.

«C'est une question de logistique. Il (Mitchell) a eu un changement de programme à Washington et a besoin de participer aujourd'hui à des consultations. Par conséquent, il n'avait pas le temps de venir ici comme il le souhaitait», a-t-il dit sous le couvert de l'anonymat.

La visite a été reprogrammée d'ici la fin du mois, après la réunion du Quartette pour le Proche-Orient (États-Unis, ONU, Union européenne et Russie) qui aura lieu vendredi à Moscou.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton et l'ex-Premier ministre britannique Tony Blair, le représentant du Quartette, participeront à cette réunion aux côtés de la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton et du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.

Initialement, M. Mitchell était attendu cette semaine en Israël et en Cisjordanie pour lancer des négociations indirectes, dites «négociations de proximité», entre Israéliens et Palestiniens.

L'annonce le 9 mars de la décision israélienne de construire de nouveaux logements dans un quartier de colonisation à Jérusalem-est annexée, a déclenché la colère des Palestiniens qui ont fait savoir qu'ils ne retourneraient pas à la table des négociations sans un arrêt complet de la colonisation israélienne.

Cette annonce a été faite en pleine visite à Jérusalem du vice-président américain Joe Biden, censée relancer le processus de paix, ce qui a provoqué une grave crise entre Israël et les États-Unis.

Les États-Unis ont dit attendre «une réponse formelle» d'Israël à leurs critiques envers de nouvelles constructions à Jérusalem.

Mme Clinton a sévèrement critiqué l'annonce de la construction de 1 600 nouveaux logements à Jérusalem-est annexée, appelant M. Netanyahu pour condamner son attitude «profondément négative» envers Washington.

Mais M. Netanyahu a répondu lundi à ces critiques en affirmant qu'Israël «continuera à construire» dans Jérusalem-est.

Dans une conversation téléphonique avec le secrétaire général de l'ONU, le chef de la diplomatie israélienne Avigdor Lieberman a fustigé la communauté internationale.

«Je me suis entretenu cette nuit avec M. Ban Ki-moon et j'ai l'impression qu'il n'y a pas le moindre répondant de la part de la communauté internationale à toutes les mesures prises par Israël durant l'année écoulée», a déclaré M. Lieberman à des journalistes à Jérusalem.

«Israël a accepté le principe d'un État palestinien, gelé la construction (dans les colonies en Cisjordanie occupée), levé des barrages routiers (en Cisjordanie) et fait d'autres gestes positifs, et tout cela a été perçu comme allant de soi», a-t-il déploré.

«Au final, il n'y a pas eu le moindre encouragement, ni une attitude plus objective et constructive de la part de la communauté internationale qui a, au contraire, multiplié les exigences et les pressions», a regretté M. Lieberman.

M. Ban est attendu avant la fin du mois en Israël, en Cisjordanie et à Gaza.