Le premier ministre sortant Nouri al-Maliki semblait assuré d'arriver en tête des législatives irakiennes après avoir consolidé son avance à Bagdad, qui compte le réservoir le plus élevé de sièges, selon des résultats préliminaires publiés par la commission électorale.

Selon ces résultats publiés après le dépouillement de 60% des bulletins dans le capitale, M. Maliki mène à Bagdad avec 518.203 voix, devant la liste (laïque) de l'ancien premier ministre Iyad Allawi (453.028).

L'Alliance nationale irakienne (ANI), composée de partis religieux, arrive troisième avec 323.975 voix.

M. Maliki mène dans sept provinces alors que son rival, M. Allawi, est en tête dans cinq. Mais le premier ministre a fait un grand chemin vers la victoire puisqu'il a remporté deux des provinces qui comportent le plus grand nombre de sièges, à savoir Bagdad (70) et Bassora (24).

Il a réalisé un très bon score dans les provinces chiites du sud. À Bassora, il a écrasé ses adversaires chiites avec près de 100.000 voix d'avance, après le dépouillement de 63% des bulletins de vote.

Avec son avance confortable, M. Maliki devrait logiquement sortir vainqueur du scrutin et gagner son pari, celui de s'être lancé seul dans ses élections après avoir brisé la sacro-sainte alliance chiite.

Une victoire de M. Maliki au nombre de sièges ne signifierait toutefois pas qu'il deviendra automatiquement le futur premier ministre car, la majorité absolue étant impossible à arracher pour une liste seule, il devra négocier avec les autres groupes politiques pour former une coalition.

Les listes concurrentes ne semblent pas prêtes à lui concéder le poste de premier ministre.

Le Bloc Irakien de M. Allawi a pour l'heure réalisé un bon score et mène dans les régions majoritairement sunnites de Salaheddine, Diyala, Ninive (deuxième plus importante province en nombre de sièges) et Al-Anbar.

Dans cette dernière province, un ancien fief de l'insurrection sunnite rallié à la lutte contre Al-Qaeda, il fait quasiment cavalier seul, loin devant ses concurrents.

Iyad Allawi a également créé la surprise dans la région pétrolière disputée de Kirkouk (nord) où il devance l'alliance des deux partis traditionnels du Kurdistan.

Les résultats complets ne seront pas annoncés avant encore plusieurs jours, une attente qui a généré spéculations et accusations de fraude de la part des partis rivaux de M. Maliki.

Ce scrutin intervient moins de six mois avant le retrait d'Irak des troupes de combat américaines, un prélude au désengagement total des États-Unis d'ici la fin 2011.

Au Kurdistan, l'Alliance entre l'Union patriotique du Kurdistan (UPK) du président irakien Jalal Talabani et le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) de Massoud Barzani, président de la région autonome, semble très bien résister au défi posé par la nouvelle liste Goran («Changement»).

La liste Kurdistania devance ses adversaires dans les trois provinces du Kurdistan. À Souleimaniyeh, elle est toutefois au coude-à-coude avec les dissidents de Goran.