Les autorités iraniennes ont remis en «liberté provisoire» pour les fêtes du Nouvel an une figure de l'opposition réformatrice Mostafa Tajzadeh, arrêtée au lendemain de la réélection du président Mahmoud Ahmadinejad le 12 juin, ont annoncé jeudi des médias.

Mostafa Tajzadeh a été libéré mercredi soir sans caution pour la période des fêtes du Nouvel an iranien, Nowrouz, célébré le 21 mars, a précisé l'agence de presse ILNA.

Responsable important du «Front de la participation» proche de l'ancien président réformateur Mohammad Khatami dont il a été vice-ministre de l'Intérieur, M. Tajzadeh avait fait campagne à la présidentielle en faveur de l'ancien premier ministre Mir Hossein Moussavi.

Une «permission» a été accordée à l'opposant, selon le site d'opposition Kaleme.com. Sa libération «provisoire» est intervenue alors que le «Front de la participation» a accepté, à la demande du ministère de l'Intérieur, d'annuler son 12e congrès annuel prévu jeudi, a ajouté le site.

Mostafa Tajzadeh avait été arrêté le 13 juin, immédiatement après l'annonce officielle de la victoire de M. Ahmadinejad, contestée par l'opposition réformatrice selon qui le scrutin a été entaché de fraudes massives.

Durant sa détention, M. Tajzadeh a comparu deux fois devant un tribunal qui n'a toutefois encore prononcé aucun verdict. Il est poursuivi pour «propagande contre le régime, insultes à des personnalités officielles et détention de documents confidentiels», selon Kaleme.com, site de M. Moussavi.

Depuis le début de la semaine, plusieurs opposants et journalistes ont été libérés, a rapporté de son côté un autre site de l'opposition, Rahesabz.net.

Le leader étudiant Mehdi Arabshahi, secrétaire du Bureau de la consolidation de l'unité (BCU), principal groupe étudiant réformateur, a été libéré mercredi après avoir versé une caution de 2 milliards de rials (200 000 dollars).

Les autorités ont également libéré une douzaine de personnes depuis le début de la semaine, dont deux journalistes, Ahmad Jalali Farahani et Keyvan Farzin, un blogueur, Foad Shams, un membre du Front de la participation, Saïd Nouri Mohammadi, le militant étudiant Yashar Darolshafai, et un membre du Mouvement de la libération de l'Iran (libéral) Emad Bahavar, selon Rahesabz.net.

Ces dernières semaines, plusieurs dizaines de journalistes et responsables d'opposition ont été libérés sous caution, notamment ceux ayant fait appel de leur condamnation en première instance.

Plusieurs milliers de personnes ont été arrêtées ces derniers mois pour leur participation au mouvement de contestation contre la réélection de M. Ahmadinejad. La plupart ont été libérées mais des dizaines, notamment de nombreux responsables réformateurs, journalistes et militants des droits de l'Homme, sont toujours en prison.

Cette vague de libérations est intervenue après l'anniversaire de la révolution le 11 février qui a permis au pouvoir de faire une grande démonstration de force en mobilisant des centaines de milliers de partisans dans tout l'Iran.