Le gouvernement afghan a interdit aux médias la couverture en direct d'attaques d'insurgés estimant que les informations données en temps réel par les journalistes pouvaient être utilisées par les talibans, a déclaré mardi à l'AFP un responsable du gouvernement.

«Ce genre de couverture met d'abord en danger la vie des journalistes et par ailleurs l'ennemi tire un énorme bénéfice de ce genre de couverture des événements», a déclaré à l'AFP Hakim Ashir, le responsable du centre de presse du gouvernement, confirmant une directive des services secrets afghans (NDS).

«Les journalistes aident l'ennemi avec leur couverture en direct», a ajouté M. Ashir.

«Le NDS a indiqué qu'il ne s'agissait pas d'une interdiction totale de la couverture mais que les journalistes pourraient couvrir des violences une fois reçue l'autorisation du NDS», a ajouté M. Ashir.

L'interdiction semble s'appliquer aux médias locaux comme aux médias internationaux présents en grand nombre dans la capitale afghane, mais le NDS n'a pas donné plus de détails.

Contacté, il s'est borné à dire que les médias seraient «invités par petits groupes» pour prendre connaissance de ces règles.

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Durant les attaques coordonnées des talibans vendredi qui se sont soldées par la mort de seize personnes, les chaînes de télévision afghanes et internationales ont couvert les évènements en direct, de même que les agences internationales d'information.

Durant la présidentielle d'août dernier, des journalistes étrangers avaient été menacés d'expulsion alors que des journalistes afghans s'étaient fait confisquer leur équipement.

L'Association des journalistes indépendants d'Afghanistan (AIJA) a fermement condamné la décision des autorités afghanes.

«Il s'agit de censure directe», a déclaré Rahimullah Samandar, indiquant qu'elle était contraire au droit d'informer garanti par la Constitution.