Le Parlement a repoussé à lundi une réunion réclamée par le Premier ministre Nouri al-Maliki pour régler le sort des 500 candidats bannis des élections car soupçonnés de sympathie envers le Baas.

«La réunion prévue dimanche a été reportée à lundi car nous n'avons pas reçu de rapport du panel judiciaire et nous avons donc décidé de nous réunir lundi à 13H00 (11H00 GMT), a affirmé dimanche aux journalistes le président du Parlement Iyad al-Samarraï.

Les dirigeants irakiens avaient demandé samedi à un panel de sept juges de se prononcer avant le début de la campagne électorale, le 12 février pour permettre à la Commission électorale de conduire les élections à temps.

Interrogé par les journalistes pour savoir si le comité judiciaire disposait d'assez de temps pour se prononcer sur tous les cas dans les prochains jours, M. Samarraï a répondu «Oui, je crois qu'ils ont assez de temps».

Un panel de sept juges avait décidé mercredi que les candidats exclus mi-janvier des élections législatives par le Comité pour l'intégrité et la justice avaient le droit de participer et qu'il examinerait leurs dossiers après le scrutin. S'il s'avère qu'ils sont baassistes -du nom du parti Baas de l'ancien dictateur Saddam Hussein-, ils seront éliminés.

Cette décision avait provoqué la fureur des partis chiites. Le Premier ministre avait appelé jeudi à une réunion urgente du Parlement pour examiner la décision, qu'il juge anticonstitutionnelle et illégale.

Plusieurs manifestations rassemblant chaque fois quelques centaines de personnes à Bagdad, Najaf et la ville méridionale de Bassorah ont eu lieu dimanche à l'initiative du parti Dawa du Premier ministre, pour fustiger «le retour du Baas».

«Non aux baasistes, non aux saddamistes», criaient des manifestants alors que d'autres lançaient «oui, oui à Maliki».

«Nous ne nous tairons pas face aux crimes commis par les baassistes, les exécutions, les génocides, les tortures physiques et mentales. La justice doit être du côté des opprimés et leurs familles qui ont été témoins du massacre de leur fils», a déclaré dimanche M. Maliki en recevant la mère d'une victime de la milice de Saddam Hussein.