Les boîtes noires de l'avion d'Ethiopian Airlines qui s'est abîmé au large du Liban le 25 janvier avec 90 personnes à bord ont été localisées précisément, a affirmé samedi à l'AFP le ministre des Transports Ghazi Aridi.

«Les boîtes (noires) ont été localisées sous la partie arrière de la carlingue» qui a été retrouvée samedi matin, a dit le ministre.

«Des plongeurs de l'armée libanaise sont (à pied d'oeuvre) pour les remonter mais cette opération va prendre du temps, a-t-il ajouté. Il faut être prudent car il faut préserver les données contenues.»

Il a souligné que tout était prêt pour les transporter de manière à ce qu'elles n'entrent pas directement en contact avec l'air, ce qui pourrait les endommager.

Samedi matin, la partie arrière de la carlingue, mesurant entre 10 et 12 mètres, avait été retrouvée à 45 mètres de profondeur au large de Naameh (12 km au sud de Beyrouth), avait indiqué M. Aridi à l'AFP.

Quelques minutes avant l'annonce de la localisation exacte des boîtes noires, le ministre avait montré, lors d'une conférence de presse, des images sous-marines de l'arrière de l'avion et d'autres débris.

«Les opérations sont délicates car il faut faire attention à ne pas changer la position de ces parties en raison de l'enquête en cours», a-t-il précisé.

Il a par ailleurs indiqué avoir été informé par les autorités syriennes de la découverte d'autres débris de l'avion au large de Lattaquié, à une centaine de kilomètres au nord de la frontière libanaise.

Le Boeing 737-800 s'est écrasé le 25 janvier quelques minutes après son décollage en pleine tempête de l'aéroport de Beyrouth, à destination d'Addis Abeba. Aucun survivant n'a été retrouvé et les causes de l'accident restent inconnues.

Deux jours après l'accident, des signaux émis par les boîtes noires avaient été détectées au large des côtes libanaises, mais les recherches dans la zone n'avaient pas abouti.

Les boîtes noires doivent permettre d'expliquer la raison pour laquelle l'appareil a dévié de la trajectoire indiquée par la tour de contrôle.

Plusieurs responsables libanais ont affirmé que le pilote avait reçu les instructions de la Tour lui demandant de se diriger dans un certain sens avant que son appareil ne vire dans un autre.

Différents experts interrogés par l'AFP ont indiqué que le temps orageux pourrait ne pas être la seule cause de la catastrophe, car l'avion a pu avoir un problème de moteur ou d'hydraulique. L'appareil a également pu être déstabilisé en entrant dans un cumulonimbus.

L'enquête est menée par une commission technique libanaise soutenue par une équipe française du Bureau d'Enquêtes et d'Analyses (BEA) pour la Sécurité de l'Aviation civile.

Cinquante-quatre Libanais se trouvaient parmi les 90 personnes à bord de l'avion, où figurait également l'épouse de l'ambassadeur de France à Beyrouth.