Le chef des rebelles chiites zaïdites du nord du Yémen, Abdel Malek al-Houthi, a annoncé lundi le retrait de ses combattants du territoire saoudien après trois mois d'affrontements avec l'armée saoudienne.

«Nous annonçons notre retrait total de toutes les positions en territoire saoudien (...) que nous avons occupées pour faire face à l'agression», a déclaré le chef rebelle dans un message audio diffusé sur le site de son mouvement.

Il a affirmé avoir lancé cette «initiative» pour «arrêter l'effusion de sang, notamment des civils», visés selon lui par les raids saoudiens.

Mais il a averti que «si le régime saoudien poursuit son agression après cette initiative, il montrera clairement que son objectif est d'envahir nos régions, et cela nous donnera la légitimité d'ouvrir de nouveaux fronts et de lancer une guerre ouverte contre le régime» saoudien.

Cette initiative intervient au lendemain de l'annonce par les rebelles zaïdites de la mort de 34 personnes, en majorité des femmes et des enfants, dans des raids de l'aviation saoudienne dans la zone frontalière.

Ni ces raids ni le bilan des victimes avancé par les insurgés ne peuvent être vérifiés de source indépendante. L'armée saoudienne a pour sa part perdu plus de cent hommes dans les combats.

L'Arabie saoudite s'est engagée dans les combats entre les rebelles zaïdites et l'armée yéménite après la mort le 3 novembre d'un garde-frontière saoudien tué par des rebelles infiltrés en territoire saoudien.

Le 22 décembre, un responsable saoudien avait indiqué que le gros des opérations contre les rebelles yéménites qui se sont infiltrés, selon lui, en territoire saoudien, avaient pris fin.

Le lendemain, les rebelles yéménites avaient proposé de se retirer du territoire saoudien à condition que l'armée saoudienne cesse de les attaquer, une proposition qui a été ignorée par Ryad.

Les rebelles accusent pour leur part l'Arabie saoudite de continuer à bombarder systématiquement leurs positions en territoire yéménite.

Des combats opposent l'armée yéménite et les rebelles zaïdites, issus d'une branche du chiisme, par intermittence depuis 2004. Les derniers affrontements avaient repris le 11 août dernier, quand l'armée a lancé une offensive d'envergure contre ces rebelles dans les provinces du nord du pays, frontalières de l'Arabie saoudite.