Un homme d'affaires britannique a été arrêté par la police pour avoir vendu à l'Irak, probablement de manière frauduleuse, des détecteurs de bombe qui ne fonctionneraient pas correctement.

Le directeur de la société britannique ATSC, Jim McCormick, 53 ans, a été arrêté pour suspicion de fraude et fausse déclaration avant d'être libéré sous caution pendant que l'enquête se poursuit, a indiqué la police.

Au même moment, le gouvernement britannique a annoncé qu'il interdisait l'exportation des détecteurs de bombe fabriqués par cette société (l'ADE 651), achetés en grand nombre par l'armée irakienne pour ses barrages de sécurité.

«Des tests ont démontré que la technologie utilisée pour l'ADE 651 et d'autres produits similaires ne convient pas pour la détection de bombe», indique un communiqué officiel.

Même si la société qui les fabrique n'a pas besoin de licence d'exportation pour l'ADE 651 qui ne relève pas de la technologie militaire, son usage est «préoccupant en tant que détecteur de bombes», ajoute le communiqué.

L'interdiction d'exportation est limitée à l'Irak et à l'Afghanistan car ce matériel «risque de blesser des militaires britanniques et d'autres forces amies», conclut le communiqué.

A Bagdad, un haut responsable militaire a affirmé à l'AFP que «les détecteurs sur lesquels se portent aujourd'hui les doutes (...) avaient été fournis à la Direction générale des services de déminage à Bagdad et utilisés autour des bâtiments officiels».

Les 19 août, 25 octobre et 8 décembre, des voitures piégées souvent conduites par des kamikazes ont visé des bâtiments publics tels que les ministères des Affaires étrangères, des Finances, de la Justice, le gouvernorat de Bagdad et un grand tribunal, faisant au moins 386 tués et 1 500 blessés.

«Après les attaques contre ces bâtiments, de gros doutes sont apparus sur leur qualité et les personnes qui les utilisent ont été accusées de ne pas savoir s'en servir», a ajouté la source militaire.

Le responsable de la Direction générale des services de déminage à Bagdad, qui dépend du ministère de l'Intérieur, Jihad al-Jabiri, avait affirmé au New York Times en novembre: «magie ou science, tout ce qui m'importe, c'est qu'il détecte les bombes».

Mais un haut responsable militaire américain avait mis en doute en novembre les capacités techniques de ces instruments.

«Nous mettons en doute la capacité technique de ce module qui est largement utilisé par les forces irakiennes», avait dit le général Robert Rowe.