Amnesty International a réclamé lundi à Israël la levée du blocus qu'il impose à la bande de Gaza estimant que cette mesure qui affecte près de 1,5 million d'habitants constitue une «punition collective» intolérable.

L'organisation de défense des droits de l'homme a réitéré cette demande à l'occasion de la publication d'un rapport intitulé «l'asphyxie de Gaza soumise au blocus israélien».

Ce document rassemble des témoignages de Palestiniens qui tentent de reconstruire leur vie après l'opération israélienne dévastatrice «Plomb durci», (27 décembre 2008-janvier 2009) qui a fait 1400 morts et plusieurs milliers de blessés parmi les Palestiniens.

«Ce blocus constitue une punition collective aux termes du droit international et doit être immédiatement levé», a déclaré Malcolm Smart directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d'Amnesty.

«Israël soutient que le blocus (...) répond aux attaques à la roquette sur le sud de son territoire menées sans discrimination par des groupes armés palestiniens. Le fait est qu'au lieu de les viser, ce blocus punit toute la population de la bande de Gaza», a-t-il souligné.

Selon lui, cette mesure mise en oeuvre dès 2006 mais aggravée après la prise du contrôle de Gaza par le mouvement islamiste Hamas, «impose des restrictions aux livraisons de nourriture, de médicaments, de fournitures scolaires et de matériaux de construction».

«Le blocus asphyxie la population, dont plus de la moitié est constituée d'enfants, dans pratiquement tous les aspects de la vie quotidienne. On ne peut laisser se poursuivre l'isolement et la souffrance dans lesquels elle est de plus en plus plongée», a-t-il poursuivi.

Amnesty estime qu'en tant «que puissance occupante, Israël a le devoir, en vertu du droit international, de veiller à la qualité de vie des habitants de la bande de Gaza, y compris au respect de leurs droits à la santé, à l'éducation, à l'alimentation et à un logement convenable».

Israël pour sa part conteste ce point de vue, ne se considérant plus tenu aux obligations de puissance occupante, depuis que son armée à quitté la bande de Gaza à l'été 2005 et que toutes les colonies qui y avaient été implantées ont été démantelées.

Dans la bande de Gaza, les attaques israéliennes ont endommagé ou détruit des infrastructures et des bâtiments civils, notamment des hôpitaux, des écoles et les réseaux de distribution d'eau et d'électricité. Des milliers de logements ont été détruits ou gravement endommagés.

Amnesty International estime que 280 écoles, sur les 641 que compte Gaza, ont été endommagées dont 18 complètement détruites. Selon elle, «l'interruption des cours, due aux dégâts causés par l'opération militaire et par la poursuite du blocus israélien, a des conséquences gravissimes vu que plus de la moitié de la population de Gaza a moins de dix-huit ans».

Elle dénonce le fait que dans certains cas «les autorités israéliennes empêchent des personnes gravement malades, qui ne peuvent pas être soignées à Gaza, de quitter le territoire, ou les font attendre».

Depuis la fermeture des points de passage permettant d'entrer dans l'enclave palestinienne ou d'en sortir, les patients sont contraints de déposer des demandes d'autorisation, fréquemment refusées.