Six dirigeants d'Al-Qaeda dans la Péninsule arabique, dont son chef militaire Qassem Al-Rimi, ont été tués vendredi lors d'un raid aérien dans le nord du Yémen, a annoncé un haut responsable yéménite.

«Six dirigeants d'Al-Qaeda (dans la péninsule arabique, Aqpa) dont le chef militaire du réseau, Qassem Al-Rimi, ont été tués vendredi», a déclaré à l'AFP ce haut responsable, qui a requis l'anonymat. Le raid visait huit personnes mais deux sont parvenues à s'échapper, selon lui. Il a identifié les deux rescapés comme étant Ammar al-Waïli et Saleh al-Taïs, cités dans un premier temps parmi les six responsables tués.

Outre Qassem al-Rimi, Ayedh al-Chabwani a également péri dans le raid mené par un avion de combat en milieu de journée, a ajouté le responsable sans préciser l'identité des quatre autres personnes tuées.

L'attaque a eu lieu sur une colline d'Al-Agacher, dans la région désertique d'Hab Al-Chaaf, située entre les provinces d'Al-Jawf et de Saada (nord), selon la même source.

D'après des témoins, le raid a eu lieu entre les postes-frontières yéménites d'Al-Bouqa et d'Al-Yatama, sur la frontière avec l'Arabie saoudite.

Des chefs de tribus, contactés par téléphone par l'AFP, ont précisé qu'un avion de combat avait pris en chasse trois véhicules tout-terrain, tirant un premier missile qui a raté sa cible.

«Un deuxième missile a soulevé un nuage de poussière», a ajouté un chef tribal, affirmant avoir «vu l'un des trois véhicules s'enfuir» après ce second tir.

Les véhicules, attaqués lors d'un arrêt à Al-Agacher, faisaient route de la province de Marib vers celle de Saada, où Al-Qaeda disposerait d'un camp à Wadi Al Abou-Jabara, a indiqué ce responsable tribal.

La province de Saada, fief de la rébellion zaïdite (chiite), et la province voisine d'Al-Jawf sont le théâtre d'une offensive de l'armée yéménite depuis plus de cinq mois. L'armée saoudienne s'est impliquée dans le conflit après la mort le 3 novembre d'un de ses gardes-frontières, tué par un rebelle infiltré en territoire saoudien.

Rimi et Waïli figuraient sur une liste de 152 suspects recherchés pour des affaires de sécurité, publiée par les autorités yéménites en 2009.

Rimi n'était pas sur la liste des personnes les plus recherchées par le FBI mais figurait sur la liste des personnes que le FBI souhaiterait interroger dans le cadre de la «guerre contre le terrorisme».

Il est l'un des 23 membres d'Al-Qaeda à s'être évadés en février 2006 de la prison de sûreté de l'État à Sanaa.

«Rimi est le principal artisan de la plupart des opérations d'Al-Qaeda au Yémen», a indiqué le haut responsable yéménite, ajoutant qu'il avait échappé à deux reprises aux forces de sécurité: en 2008 dans la province de Marib (est) puis fin de 2009 à Arhab (près de Sanaa).

Waïli «donnait refuge à plusieurs activistes d'Al-Qaeda dans la province de Saada, dont il est originaire», et Chabwani «à des dizaines de partisans d'Al-Qaeda à Wadi Abida, dans la province de Marib (est)», a-t-il ajouté.

«La traque des terroristes d'Al-Qaeda se poursuivra» et «le gouvernement usera de tous les moyens dont il dispose pour éradiquer le terrorisme sur le territoire yéménite», a assuré ce responsable.

Ce raid intervient deux jours après la mort, dans une opération des forces terrestres yéménites, d'Abdallah Mehdar, présenté comme le chef d'Al-Qaeda dans l'est du pays, où se réfugieraient les principaux responsables du réseau d'Oussama ben Laden au Yémen.

L'annonce de ce raid intervient alors qu'à Sanaa, lors de la prière du vendredi, cheikh Zendani, soupçonné par Washington de soutenir le terrorisme, a appelé ses compatriotes au jihad contre une éventuelle intervention américaine.