Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a affirmé samedi que l'adoption éventuelle de nouvelles sanctions par le Conseil de sécurité de l'ONU ne ferait pas reculer l'Iran «d'un iota» sur son programme nucléaire controversé.

«Ils ont émis plusieurs résolutions et sanctionné l'Iran (...) Ils pensent qu'ils vont ainsi mettre les Iraniens à genoux, mais ils se trompent», a déclaré M. Ahmadinejad lors d'un discours à Bandar-Abbas (sud) retransmis par le télévision.

«Le gouvernement défendra avec énergie les droits de l'Iran et ne reculera pas d'un iota», a-t-il dit.

«Nous ne recherchons pas les conflits, mais vous avancez sans cesse de nouvelles exigences», a souligné le président iranien à l'adresse des puissances occidentales qui cherchent à contrôler les ambitions nucléaires de l'Iran.

Téhéran, déjà visé par trois résolutions de l'ONU assorties de sanctions pour sa politique nucléaire, est menacé de nouvelles mesures pour son refus de suspendre ses activités d'enrichissement d'uranium, qui lui a valu une condamnation de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).

Une partie de la communauté internationale redoute que l'Iran, en dépit de ses dénégations répétées, ne cherche à produire un combustible utilisable à des fins militaires.

Les Occidentaux avaient donné jusqu'à fin décembre 2009 à l'Iran pour accepter une proposition sous l'égide de l'AIEÀ de faire enrichir et conditionner à l'étranger -en Russie puis en France- l'uranium hautement enrichi (à 20%) dont il dit avoir besoin pour un réacteur de recherche médicale.

L'Iran a rejeté cette offre qui prévoyait la livraison d'un coup à la Russie de 1.200 kilos d'uranium, représentant l'essentiel de ses stocks d'uranium faiblement enrichi (à 3,5%).

Il a proposé en retour des échanges simultanés et en petites quantités de son uranium contre du combustible enrichi à 20%, ce qui a été refusé par ses interlocuteurs, les cinq membres permanents du Conseil de sécurité (États-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni) et l'Allemagne.

M. Ahmadinejad a par ailleurs rejeté les critiques des pays occidentaux sur la répression contre l'opposition iranienne pendant et après les manifestations anti-gouvernementales du 27 décembre. Ces manifestations ont fait au moins huit morts et des centaines de blessés, et entraîné des centaines d'arrestations.

«Ils ne pourront pas diviser le peuple et la République islamique par de telles pressions et une telle propagande», a-t-il affirmé.

Les pays occidentaux, États-Unis en tête, réfléchissent actuellement à de nouvelles sanctions qui pourraient viser en priorité les intérêts économiques et financiers des institutions ou personnes liées à la répression de l'opposition.

Selon le Wall Street Journal, le département du Trésor américain a ciblé le Corps des Gardiens de la révolution, l'armée idéologique du régime islamique devenue l'une des principales puissances économiques d'Iran et constituant l'un des plus fermes soutiens au guide Ali Khamenei et au gouvernement Ahmadinejad.