La date limite de fin janvier évoquée samedi par Téhéran pour parvenir à un accord d'échange de combustible nucléaire avec les Occidentaux résulte d'un accord passé il y a un mois avec ces derniers, a affirmé dimanche un responsable iranien.

«Sur la base de ses négociations avec les parties concernées, la République islamique a décidé de produire le combustible dont elle a besoin pour son réacteur de Téhéran si elle ne l'obtient pas» de l'extérieur, a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Ramin Mehmanparast cité par l'agence officielle IRNA.

«Les autres parties (à la négociation) ont alors demandé à la République islamique de leur donner deux mois pour parvenir à un accord, et nous avons accepté» a expliqué M. Mehmanparast.

«Un mois est écoulé, et il reste donc encore un mois avant que l'Iran, si l'accord n'intervient pas, prenne la décision qui s'impose», a ajouté le porte-parole.

Cette mise au point intervient au lendemain de l'annonce par le chef de la diplomatie iranienne Manouchehr Mottaki, d'un «ultimatum» donnant un mois aux occidentaux pour accepter ses conditions sur un échange d'uranium.

«La communauté internationale a juste un mois pour se décider», avait déclaré M. Mottaki cité par la télévision d'État. «Sinon, Téhéran enrichira l'uranium à un niveau supérieur», avait-il poursuivi avant d'ajouter: «ceci est un ultimatum»

L'enrichissement de l'uranium iranien est au centre d'un conflit entre l'Iran et une partie de la communauté internationale, qui redoute, malgré les démentis de Téhéran, que la République islamique ne cherche à produire du combustible utilisable à des fins militaires.

L'Iran a rejeté une échéance fixée à fin 2009 par les présidents américain Barack Obama et français Nicolas Sarkozy pour accepter une proposition de faire enrichir son uranium à l'étranger sous l'égide de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).

Ce projet prévoyait que l'Iran fasse enrichir à 20% par la Russie la plus grosse partie de son uranium faiblement enrichi -1 200 tonnes d'un coup-- pour obtenir en retour du combustible pour son réacteur de recherche, qui aurait été conditionné en France.

L'Iran a rejeté cette offre, proposant à la place des échanges d'uranium simultanés et en petites quantités. Téhéran a aussi exigé initialement que ces échanges se fassent en territoire iranien avant de renoncer fin décembre à cette condition.

Mais la contre-proposition iranienne a été rejetée par les Occidentaux, poussant l'Iran à annoncer début décembre son intention de produire lui-même l'uranium hautement enrichi dont il dit avoir besoin.

Le refus iranien d'acepter la proposition formulée par le groupe des «Six» (les États-Unis, la Russie, la Chine, la France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne, interlocuteurs de l'Iran sur le dossier nucléaire) a entraîné une condamnation de Téhéran par l'AIEA, et la menace de nouvelles sanctions internationales à l'ONU dont l'éude pourrait débuter à la mi-janvier au Conseil de sécurité.

L'Iran a déjà fait l'objet de cinq résolutions du Conseil de sécurité, dont trois assorties de sanctions, pour son refus de suspendre ses activités d'enrichissement d'uranium.