Les Etats-Unis «s'opposent à de nouvelles constructions israéliennes» dans la partie orientale de Jérusalem occupée et annexée, a indiqué lundi la Maison Blanche, en rappelant que le statut permanent de la ville doit être négocié avec les Palestiniens.

Le ministère de l'Habitat israélien a lancé des appels d'offres portant en tout sur 692 logements qui doivent être construits notamment à Névé-Yaacov, Pisgat-Zeev et Har-Homa, à Jérusalem-Est. Quelque 200 000 Israéliens vivent dans ces quartiers, aux côtés de 270.000 Palestiniens.

Ces appels d'offre ont été dénoncés lundi par l'Autorité palestinienne.

De son côté, le porte-parole de la Maison Blanche, Robert Gibbs, a déclaré que «les Etats-Unis s'opposent à de nouvelles constructions israéliennes à Jérusalem-Est. Le statut permanent de Jérusalem est un sujet qui doit être négocié par les parties (israélienne et palestinienne) et soutenu par la communauté internationale».

«Aucune des deux parties ne devrait prendre de mesures qui pourraient unilatéralement devancer ou sembler devancer les négociations. Il faut plutôt que les deux parties recommencent à négocier sans conditions préalables, le plus tôt possible», a ajouté M. Gibbs dans un communiqué.

«Les Etats-Unis reconnaissent que Jérusalem constitue un problème très important pour les Israéliens et les Palestiniens, et pour les juifs, les musulmans et les chrétiens. Nous pensons que par des négociations de bonne foi, les parties peuvent se mettre d'accord sur un résultat qui comblera les aspirations des deux parties pour Jérusalem, et protègera son statut pour les habitants du monde entier», a conclu le porte-parole.

Plus tôt lundi, l'Union européenne avait déjà déploré la décision «illégale» des autorités israéliennes de lancer des appels d'offres pour la construction de ces logements.

Une telle décision «ne crée pas un climat propice à la reprise de négociations» sur le statut de Jérusalem, appelée à devenir la capitale de deux Etats, avait-elle averti.

Sous la pression des Etats-Unis, le cabinet de droite de Benjamin Netanyahu a approuvé un moratoire de dix mois sur la construction dans les colonies de Cisjordanie, où sont installés quelque 300 000 Israéliens. Ce moratoire vise à encourager le président palestinien Mahmoud Abbas à reprendre des négociations de paix, suspendues depuis l'offensive militaire d'Israël contre Gaza il y a un an.

Ce moratoire ne concerne toutefois ni Jérusalem-Est, ni 3 000 logements déjà en chantier en Cisjordanie, ni la construction d'édifices publics (synagogues, écoles, hôpitaux, bains rituels).

La communauté internationale n'a jamais reconnu l'annexion de Jérusalem-Est, où les Palestiniens veulent installer la capitale de l'Etat auquel ils aspirent.