Le ministre irakien de la Défense Abdel Qader Obeidi a affirmé samedi devant le Parlement que les services de renseignements avaient récolté des informations sur plusieurs attentats meurtriers à Bagdad mais que des mesures adéquates n'avaient pas été prises pour les empêcher.

M. Obeidi était auditionné par les députés avec le ministre de l'Intérieur Jawad Bolani, le secrétaire d'État à la sécurité nationale Chrirwan al-Waïli et l'ancien commandant militaire de Bagdad le général Abboud Qanbar, pour s'expliquer sur les défaillances possibles des services de sécurité à la suite des attentats ayant fait 127 morts mardi.

«Il (M. Obeidi) nous a dit que les services de renseignements avaient récolté des informations claires sur les trois explosions sanglantes à Bagdad mais que les responsables n'ont pas pris les mesures requises pour les empêcher», a affirmé à la presse la députée chiite Imane al-Assadi, du Conseil supérieur islamique d'Irak (CSII).

M. Obeidi faisait allusion aux attentats du 19 août, 25 octobre et 8 décembre qui ont frappé en majorité des établissements publics faisant près de 400 morts.

«Les députés ont noté qu'il n'y avait pas de coordination entre les ministres de l'Intérieur et de la Défense, et que cela avait des conséquences négatives sur le plan de la sécurité», a-t-elle ajouté.

Pour sa part, le député sunnite Omar al-Joubouri a estimé que le problème de la sécurité n'était «pas dû aux mauvaises performances d'un des ministères mais à l'absence de stratégie sur le plan de la sécurité en raison des désaccords politiques».

«La situation restera instable jusqu'à ce que l'on en termine avec le confessionnalisme», a-t-il ajouté.

«Le ministre a également assuré que la majorité des armes et munitions saisies par nos forces étaient de fabrication russe et venaient de Syrie. Nous devons mettre fin à ce problème par des accords de sécurité avec nos voisins», a indiqué une source parlementaire qui a requis l'anonymat.

Le ministre a aussi indiqué manquer d'argent pour obtenir des informations, précisant ne pouvoir offrir qu'un million de dinars (854 dollars) comme récompense pour une information, a ajouté cette même source.

L'audition de MM. Obeidi, Bolani, Waïli, ainsi que le général Qanbar, démis de ses fonctions au lendemain des attentats, doit se poursuivre dimanche, a-t-on indiqué de source parlementaire.

Jeudi, le Premier ministre Nouri al-Maliki avait accusé au Parlement les partis politiques d'être responsables de l'insécurité et demandé que les services de sécurité soient mis à l'abri des influences partisanes.