L'Etat islamique d'Irak, la branche irakienne du réseau Al-Qaïda, a revendiqué mercredi les attentats qui ont fait 127 morts la veille à Bagdad, où le Premier ministre a limogé le chef des forces de sécurité de la capitale.

Un communiqué de l'Etat islamique d'Irak revendiquant les attentats a été publié sur des sites jihadistes, a rapporté le centre américain de surveillance de sites islamistes SITE. Dans ce communiqué, Al-Qaïda, qui a déjà revendiqué plusieurs attentats dans le pays cette année, prévient qu'il poursuivra sa campagne d'attentats jusqu'à ce que la loi islamique soit instaurée en Irak, selon SITE.

Selon la même source, le mouvement islamiste a également revendiqué un attentat suicide qui a tué le 3 décembre le chef antiterroriste de la province de Salaheddine et quatre autres personnes à Tikrit (nord).

A Bagdad, le Premier ministre Nouri al-Maliki a limogé le chef des forces de sécurité de Bagdad au lendemain des attentats, perpétrés grâce à la complicité de Ryad et Damas selon un haut responsable de la police.

Cette décision survient alors que les députés ont demandé l'audition jeudi des ministres chargé de la sécurité ainsi que de M. Maliki, qui a mis en garde ses adversaires contre une politisation de ces attentats.

«Cette opération nécessite beaucoup d'argent, qui est venu de Syrie et d'Arabie saoudite et ces pays étaient au courant» de ces transferts, avait auparavant accusé devant la presse le général Jihad al-Jabiri, directeur général des services de déminage de la police.

Il a indiqué que tous les attentats avaient été commis avec du plastic «provenant de l'étranger».

«Si vous voulez remplir (d'explosifs) une petite voiture, il vous en faut 850 kg et cela coûte 100 000 dollars. Mais hier, les attentats ont été commis à l'aide de camionnette et de pick-up», a-t-il ajouté, notant que le plastic était «très cher et très puissant».

Selon lui, les Baassistes fidèles à l'ancien dictateur Saddam Hussein ont commis ces attentats en collaboration avec Al-Qaïda et «des pays voisins les ont aidés».

Alors que les élections législatives ont été fixées au 7 mars, M. Maliki doit faire face à une attaque en règle de ses adversaires qui entendent démontrer l'inanité de ses efforts pour rétablir l'ordre dans le pays.

«J'appelle (tous les hommes politiques) à éviter d'utiliser ces désastres (les attentats) pour créer des conflits dans le cadre de la campagne électorale. Car si le temple s'effondre, il tombera sur la tête de tout le monde et aucune liste (politique) ne sera épargnée», a-t-il dit lors d'une intervention télévisée.

Il a par ailleurs souhaité que «les pays voisins qui ont condamné ces attentats arrêtent les terroristes d'où qu'ils viennent». Mardi, la Syrie avait condamné «avec force» ces violences.

Après les attentats de mardi, les députés ont demandé l'audition jeudi de M. Maliki et des ministres chargés de la sécurité. Le ministre de l'Intérieur, Jawad al-Bolani, responsable de la police, a dit «être prêt à se présenter devant les députés à condition que la séance soit publique».

Les violences ont fait de nouvelles victimes mercredi. Sept personnes ont été tuées et 26 blessées dans des attentats contre des autobus à Bagdad et ses environs alors qu'un policier a été abattu par un tireur embusqué à Azamiya, un quartier sunnite du nord de Bagdad.