Le nombre de civils soignés par le CICR dans le sud de l'Afghanistan a progressé d'environ 20% en un an, parallèlement à l'augmentation de la présence étrangère militaire dans la région, s'est inquiété mardi un responsable du Comité international de la Croix-Rouge.

Selon Karl Mattli, qui a dirigé jusqu'à récemment l'antenne du CICR à Kandahar, les victimes pourraient être encore plus nombreuses avec l'arrivée prévue de nouvelles troupes si «des précautions» ne sont pas rapidement mises en place. «Nous allons voir ce qui se passe, mais l'augmentation des troupes a définitivement conduit à un nombre plus important de situation de combats, qui a augmenté le nombre de victimes civiles et les besoins humanitaires», a-t-il souligné lors d'un entretien avec l'AFP.

«Ce que je peux vous dire en terme de chiffre indicatif, c'est que nous avons en moyenne une augmentation d'environ 15 à 20% des blessés depuis un an».

Le CICR a «effectué plus de 700 opérations chirurgicales par mois durant l'été, ce qui est un record absolu», a insisté M. Mattli, s'inquiétant de cette tendance alors que des renforts sont attendus dans cette région abritant l'un des bastions des talibans.

«Si l'on se réfère à la logique observée ces deux dernières années, l'augmentation du nombre de soldats a été équivalente à celle du nombre de blessés civils, entraînant également une progression du nombre de personnes déplacées, il est donc à craindre que le nombre de blessés augmente encore» avec ces renforts, a prévenu le responsable du CICR.

Il existe pourtant des «mesures de précautions» utilisées par le passé ainsi que des «moyens armés» de prévenir une telle situation, a-t-il estimé sans vouloir donner plus de précisionss.

Le président américain Barack Obama a annoncé la semaine dernière l'envoi de quelque 30.000 militaires américains en renfort en Afghanistan, portant le total à 100.000 soldats, près du triple de ce qu'était le contingent au début de son mandat en janvier.

L'année 2009 a été la plus meurtrière depuis la chute du régime taliban en 2001, que ce soit du côté des civils que des forces de sécurité afghanes et internationales.