Le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, a déclaré dimanche que les Etats-Unis ne poursuivraient pas les chefs talibans au Pakistan, reconnaissant que c'est à Islamabad de répondre à cette menace sur son propre territoire.

«Le Pakistan est souverain. Nous avons un partenariat avec eux. Je pense que c'est à l'armée pakistanaise de répondre à ce problème», a déclaré M. Gates sur la chaîne de télévision CBS dimanche.

Cette affirmation intervient alors que, selon le New York Times de vendredi, la Maison Blanche a autorisé la CIA à étendre l'utilisation d'avions sans pilote (drones) au Pakistan pour rechercher et frapper les talibans et les membres d'Al-Qaïda. Le journal cite des sources non-identifiées.

Les responsables américains sont aussi en train d'évoquer avec leurs homologues pakistanais le recours à des drones pour des frappes aériennes au Baloutchistan (Pakistan), région à la frontière de l'Afghanistan et de l'Iran et où se cacheraient les dirigeants talibans, selon le quotidien.

Des analystes, des agents de services de renseignement et des responsables étrangers ont rapporté que les combattants talibans utilisaient le Baloutchistan comme base arrière, franchissant la frontière pour passer en Afghanistan et se rendre à Kandahar (sud).

Depuis l'arrivée au pouvoir de Barack Obama, les Etats-Unis ont accru leurs frappes aériennes dans les régions tribales du nord-ouest du Pakistan, suscitant de plus en plus de sentiments anti-américains au Pakistan.

Pour sa part, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton invitée de la même émission diffusée dimanche sur CBS, s'est félicitée de l'offensive lancée par le Pakistan contre les talibans. «Si vous nous aviez dit il y a un an que l'armée pakistanaise se lancerait contre les talibans, je pense qu'on aurait répondu que c'était impossible», a-t-elle estimé.

«Mais ils (les Pakistanais) ont vu la menace pour leur sécurité» que représentent les talibans, a dit Mme Clinton.