Israël est prêt à libérer 980 prisonniers palestiniens en échange du soldat Gilad Shalit, détenu depuis plus de trois ans dans la bande de Gaza, a annoncé dimanche la radio publique israélienne.

Lors d'une audience devant la Cour suprême, le procureur de l'Etat a pour la première fois précisé le nombre de détenus palestiniens qui pourraient être relâchés dans le cadre d'un éventuel accord d'échange avec le mouvement islamiste Hamas, a ajouté la radio.

Il a précisé que 450 prisonniers seraient choisis par le Hamas, qui détient Gilad Shalit, tandis qu'Israël déterminera la liste des 530 autres prisonniers, selon la même source.

Plus de 7 000 Palestiniens sont actuellement détenus dans les prisons israéliennes.

La liste définitive des détenus palestiniens ne sera publiée qu'à la suite d'un accord avec le Hamas et d'un vote du gouvernement israélien, a ajouté la radio publique. Les deux parties se sont également engagées à respecter une «totale discrétion» sur les détails de la liste auprès de l'intermédiaire allemand qui mène des négociations, notamment au Caire.

Le procureur a également précisé que la censure imposée aux médias israéliens sur cette affaire serait maintenue dans le cas où la publication d'une information risquerait de mettre en danger le retour «sain et sauf» du soldat Shalit ou si elle était susceptible de faire monter le prix pour la libération de ce militaire, a ajouté la radio.

Le procureur a donné ces précisions à la suite d'un appel présenté par deux organisations, hostiles à cet échange de prisonniers, qui exigeaient la publication immédiate des noms des détenus palestiniens libérables.

Jeudi, le ministre de la Défense Ehud Barak avait affirmé qu'Israël n'était pas prêt à conclure «à n'importe quel prix» un accord pour obtenir la libération de Gilad Shalit.

Gilad Shalit, 23 ans, qui a également la nationalité française, a été capturé le 25 juin 2006 à la lisière de la bande de Gaza par un commando palestinien.

En échange de sa liberté, le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, exige l'élargissement de centaine de détenus palestiniens, dont des chefs politiques et militaires de la Seconde intifada (soulèvement) des années 2000.

Le Hamas et Israël qui avaient fait état de «progrès» dans les discussions la semaine dernière, ont ensuite minimisé les chances d'un accord rapide.

Depuis plusieurs jours, la censure militaire israélienne impose un black-out sur les informations concernant les tractations.