Le pèlerinage annuel à La Mecque, en Arabie saoudite, touche à sa fin et les premiers bilans notent l'absence d'incidents majeurs et peu de cas de grippe H1N1 parmi les 2,3 millions de fidèles ayant fait le voyage.

Le roi Abdallah s'est félicité samedi du bon déroulement du hajj. «Nous ne permettons à personne de perturber (...) ce rite et de porter atteinte à la sécurité», a-t-il dit à l'adresse des pèlerins, lors de l'avant-dernier jour du pèlerinage.

«La sécurité des pèlerins est une responsabilité qui ne peut laisser de place au laxisme ou à l'indulgence. Elle est assumée avec fermeté et détermination», a-t-il insisté.

«Ca a été un hajj en toute sécurité», s'est félicité Habib Zine el-Abidine, responsable d'une Commission en charge des infrastructures des lieux saints de La Mecque qui s'occupe des ouvrages destinés à faciliter le pèlerinage.

Selon lui, l'ouverture d'un pont de cinq niveaux à Mina, près de La Mecque, a grandement facilité le mouvement des fidèles pendant le rituel de la lapidation de stèles représentant Satan qui se poursuivait samedi.

«Les mesures (de sécurité) prises ont été très efficaces», estime Mohammed Fadheli, un éditeur algérien qui effectue le pèlerinage. «La ferveur des fidèles a même vaincu leurs craintes de la grippe H1N1».

Pour Ahmed Mansour Sissi, un responsable du ministère sénégalais de l'Information, «les Saoudiens ont mis à profit leur expérience pour faciliter et sécuriser le hajj», théâtre par le passé de bousculades meurtrières comme en 2006, quand 346 personnes avaient péri à Mina.

De nombreux pèlerins étaient impatients samedi d'achever les rites, des milliers d'entre eux ayant choisi de passer la nuit à la belle étoile près de Mina pour pouvoir effectuer tôt le rite de la lapidation des stèles avant d'achever le pèlerinage.

«J'ai passé la nuit ici avec mon mari pour pouvoir accomplir le rite tôt le matin car nous devons partir demain», explique Amira al-Haj, une Marocaine de 59 ans en montrant un tapis sur lequel elle a dormi près des trois stèles.

Dans la foule des fidèles, certains portent des masques pour se prémunir du virus H1N1.

Une propagation rapide de la maladie à grande échelle, que les autorités saoudiennes avaient crainte, n'a pas eu lieu.

Seuls cinq cas mortels ont été annoncés, dont le dernier concernant un Pakistanais de 70 ans qui était déjà atteint de pathologies lourdes, selon un communiqué du ministère saoudien de la Santé.

Le porte-parole du ministère, Dr Khaled Marghlani a précisé que jusqu'à jeudi, seuls 57 cas d'infection avérés et 20 cas suspects avaient été recensés.

Selon des chiffres officiels publiés vendredi, 2,3 millions de pèlerins ont fait le hajj, dont 1,6 million d'étrangers.

Après la lapidation à Mina, les fidèles se rendent une dernière fois à La Mecque pour y effectuer sept tours de la Kaaba -- construction cubique au coeur de la Grande mosquée, vers laquelle les musulmans se tournent pendant les prières.

Cela marque la fin du hajj, le plus grand rassemblement annuel de fidèles au monde, qui mobilise chaque année d'importants moyens logistiques et un imposant dispositif de sécurité des autorités saoudiennes qui se considèrent comme les «gardiennes des lieux saints musulmans».

Pour Ryad, il s'agit désormais d'organiser les départs des pèlerins qui vont se précipiter dans les aéroports, les ports ou les gares routières pour repartir chargés de cadeaux et de souvenirs de la terre sainte de l'islam.