Le procureur général afghan a annoncé samedi la création prochaine d'un tribunal spécial destiné à juger les ministres, alors que les pressions internationales s'accumulent pour que les autorités luttent davantage contre la corruption, endémique en Afghanistan.

La communauté internationale, Washington et Londres en tête, a appelé le président Hamid Karzaï, réélu pour un mandat de cinq ans, à «éliminer la corruption» et à passer des paroles aux actes.

L'ONU a même prévenu que l'Afghanistan pourrait être privé de milliards de dollars d'assistance internationale si les autorités ne s'attaquaient pas au problème de la corruption.

«Il ne fait aucun doute qu'en Afghanistan, la corruption a atteint des sommets et que des ministres pourraient être impliqués. Or la constitution prévoit que les ministres doivent être jugés par un tribunal spécifique», a déclaré le procureur général, Ishaq Alako, au cours d'une conférence de presse.

«Nous avons donc proposé à la présidence et à la Cour suprême la création d'une juridiction spéciale. La corruption implique des sommes formidables, des millions de dollars», a-t-il ajouté.

«Certains ministres sont soupçonnés mais la loi ne nous autorise pas à publier leurs noms», a souligné M. Alako.

«Nous pouvons éliminer la corruption en six mois, peut-être pas à 100%, mais nous pouvons au moins redonner l'espoir à la population, l'assurer qu'elle peut compter sur nous pour que ce qui doit être fait soit fait», a-t-il assuré.

Les personnes condamnées devront rembourser l'argent, payer une amende d'un montant équivalent et aller en prison, selon lui.

Mardi, lors de sa première déclaration publique après l'annonce de sa réélection, Hamid Karzaï avait promis d'employer «tous les moyens nécessaires pour éradiquer la souillure de la corruption», qui a «sali» l'Afghanistan et son gouvernement.