Le président de la commission des Affaires étrangères du Parlement, Alaeddine Boroujerdi, est revenu sur ses déclarations précédentes en affirmant que l'option d'un échange d'uranium avec l'étranger était toujours sur la table, ont rapporté dimanche les agences Isna et Mehr.

«Notre première option est d'acheter le combustible à 20%», a déclaré M. Boroujerdi. «Si nous ne pouvons pas l'acheter, alors nous pourrons faire un échange limité, à condition de recevoir d'abord le combustible à 20%», en préalable à la livraison par l'Iran d'une quantité limitée de son uranium faiblement enrichi, a-t-il poursuivi.

«Le Conseil suprême de la sécurité nationale est chargé de prendre les décisions» en la matière, «en tenant compte des intérêts nationaux du pays», a-t-il ajouté.

Ces nouvelles déclarations surviennent alors que le président russe Dmitri Medvedev a averti que de nouvelles sanctions contre Téhéran ne pouvaient être exclues en cas de blocage persistant dans le dossier nucléaire iranien.

Samedi, M. Boroujerdi avait déclaré que l'Iran refusait d'envoyer son uranium enrichi à l'étranger contre la livraison de combustible pour son réacteur de recherche.

Il n'est «pas prévu d'envoyer une partie des 1200 kilos (d'uranium faiblement enrichi) à l'autre partie pour recevoir du combustible. Cela est désormais hors de question, que ce soit de manière graduelle ou en une seule fois», avait-il déclaré.

L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) avait soumis le 21 octobre un projet d'accord permettant d'assurer à Téhéran la livraison de combustible nucléaire pour son réacteur de recherche, tout en assurant un plus grand contrôle des stocks iraniens d'uranium enrichi, afin d'apaiser les inquiétudes internationales.

Ce projet d'accord, dont le principe avait été évoqué en septembre par le président Mahmoud Ahmadinejad lui-même, a été approuvé par les Etats-Unis, la Russie et la France. Mais la République islamique veut d'autres négociations.

Il prévoit que l'Iran exporte la majorité de son uranium faiblement enrichi à des fins d'enrichissement supplémentaire en Russie et que la France assure ensuite sa transformation en combustible nucléaire.

De son côté, le quotidien gouvernemental Iran précise ce que pourrait être un «échange graduel d'uranium».

«Certains experts affirment qu'en attendant que le combustible à 20% soit fabriqué (par un pays tiers, ndlr), le stock d'uranium iranien (enrichi à 3,5%) pourrait être entreposé dans un site en Iran même et placé sous le contrôle de l'AIEA avant d'être envoyé à l'étranger», affirme le quotidien.

Citant ces mêmes experts, le journal ajoute que l'Iran a besoin de «116 kilos d'uranium enrichi à 20%» pour son réacteur de Téhéran pouvant être obtenus à partir «d'au maximum 800 kilos d'uranium enrichi à 3,5%», lesquels pourraient être «envoyés à l'étranger en deux étapes» pour «répondre aux inquiétudes des différentes parties».

Dans un premier temps, l'Iran recevrait «un premier chargement de 60 kilos de combustible à 20%» contre «400 kilos d'uranium enrichi à 3,5%» puis «400 autres kilos d'uranium à 3,5% seraient envoyés à l'étranger 15 mois plus tard en échange de 60 kilos de combustible», ajoute le journal Iran.