Un bombardement de l'Otan a provoqué la mort vendredi de sept soldats et policiers afghans engagés dans des combats avec des talibans, au cours d'une opération de recherche de deux soldats américains disparus dans l'ouest de l'Afghanistan, a-t-on appris samedi de sources afghanes.
La Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf) «et les autorités afghanes sont en train d'enquêter pour savoir si certaines (des personnes tuées) ont été les victimes d'un soutien aérien de l'Otan», a réagi un porte-parole de l'Isaf, le lieutenant-colonel Todd Vician.
De son côté, le ministère afghan de la Défense a annoncé dans un communiqué que «sept membres des forces de sécurité afghanes avaient été tués et un certain nombre blessés dans une frappe aérienne de la force de l'Otan, le 6 novembre, dans la province de Badghis» (ouest).
Le porte-parole du ministère de la Défense, Mohammad Zahir Azimi, a précisé que la frappe s'était déroulée dans le district de Bala Murghab et que les victimes étaient quatre soldats et trois policiers.
«Les forces internationales ont aussi subi des pertes. Une enquête a été ouverte par les forces afghanes et de l'Otan», selon le communiqué du ministère.
Vendredi, le chef adjoint de la police de Badghis, Abdul Jabar Saleh, avait parlé d'un «bombardement par erreur des lignes de défense de l'Otan et des forces afghanes», qui participaient aux recherches pour retrouver deux soldats américains.
L'Isaf a indiqué samedi que cinq soldats américains avaient été blessés vendredi, tandis qu'ils recherchaient deux parachutistes de la 82e division aéroportée américaine portés disparus.
«Cinq soldats américains ont été blessés. Aucun soldat de l'Isaf n'a été tué», a déclaré à l'AFP le lieutenant-colonel Todd Vician.
De plus, sept membres des forces afghanes et un civil afghan ont été tués, a ajouté le porte-parole de l'Isaf, et 18 autres Afghans blessés.
Quant à la thèse d'un bombardement par l'Otan de ses propres troupes, «nous ne disposons d'aucun élément de preuve qu'il y a eu un tir ami», selon l'officier.
Un responsable militaire occidental ayant requis l'anonymat avait auparavant évoqué, lui, un «engagement fratricide», soit un tir de l'Otan sur les forces au sol, «qui a fait un nombre important de victimes».
Les insurgés sont de plus en plus présents depuis un an dans l'ouest de l'Afghanistan, auparavant largement épargné par les violences. Au total, 100.000 soldats étrangers issus de 43 pays, dont environ 68.000 Américains, sont déployés dans le pays pour combattre cette insurrection.
Quant aux deux soldats disparus, ils se sont noyés accidentellement et leurs corps n'ont pas encore été récupérés, a affirmé Abdul Jabar Saleh. Cette information n'a pas été confirmée par l'Isaf.
«Il y a deux jours, un aéronef de l'Otan a largué des colis de matériel logistique à destination d'une base avancée de l'Otan et un certain nombre d'entre eux sont tombés dans une rivière proche», a expliqué ce responsable de la police.
«Deux soldats de l'Otan ont tenté de récupérer les colis tombés dans la rivière et ils se sont noyés», a-t-il ajouté.
Le 26 septembre, deux soldats français étaient morts noyés dans une rivière en crue, pendant une opération nocturne dans l'est de l'Afghanistan.