Il y a trente ans, le 4 novembre 1979, des étudiants islamiques retenaient en otages des diplomates américains à l'ambassade des États-Unis à Téhéran. Cette prise d'otages, qui a duré 444 jours, avait provoqué la rupture des relations entre les deux pays.

Ce dimanche 4 novembre, 300 à 400 étudiants, pour la plupart des militants islamiques radicaux, sautent par dessus le mur d'enceinte de l'ambassade des États-Unis à Téhéran, après avoir vaincu la résistance de «marines» en faction.

Ils s'installent dans les lieux, ne laissant sortir personne. La bannière étoilée est abaissée, le drapeau de l'islam hissé.

Une soixantaine d'otages, yeux bandés et poings liés, sont répartis dans plusieurs bâtiments. Une dizaine d'entre-eux sera libérée pour raisons humanitaires, 52 restent en captivité.

Les «étudiants islamiques» exigent l'extradition du Chah, Mohamed Reza Pahlavi, soigné aux États-Unis, ainsi que la remise de sa fortune à l'Iran. Leur position restera inchangée pendant les quatorze mois de la prise d'otages.

Apparemment improvisée, l'occupation de l'ambassade sera rapidement mise à profit par le régime islamique pour radicaliser la révolution et en finir avec le gouvernement de Mehdi Bazargan, jugé enclin à composer avec le «Grand Satan» américain.

La crise s'accélère après la démission de M. Bazargan le 6 novembre et la prise en charge du pays par le «conseil de la révolution».

L'Iran refuse toute livraison de pétrole aux États-Unis, qui décrètent un embargo sur les biens de consommation et gèlent les avoirs bancaires iraniens.

Ne parvenant pas à composer avec le régime islamique, Washington rompt les relations diplomatiques, le 7 avril 1980.

Le 25 avril, une opération héliportée des forces spéciales américaines envoyée pour tenter de libérer les otages, tourne au désastre. Les otages sont aussitôt dispersés dans plusieurs villes d'Iran.

Les otages sont libérés le 20 janvier 1981, au terme d'un accord conclu entre Washington et Téhéran, grâce à une médiation algérienne.

Cette libération intervient le jour même de l'investiture du président Ronald Reagan, successeur de Jimmy Carter, à qui les autorités iraniennes n'auront rien cédé.