La marine israélienne a arraisonné dans la nuit de mardi à mercredi en Méditerranée un navire marchand transportant des armes, une cargaison en provenance d'Iran, selon les médias israéliens, et apparemment destinée au Hezbollah libanais.

Un commando de la marine israélienne a pris d'assaut le cargo battant pavillon d'Antigua «à environ 100 milles nautiques (180 km) des côtes israéliennes», a affirmé une porte-parole militaire.

L'unité d'élite, qui comptait 13 membres, «est montée à bord pour une inspection et a trouvé du matériel militaire, dissimulé en cargaison civile», a ajouté la porte-parole.

L'opération s'est déroulée au large de Chypre, a précisé le ministère de la Défense. Le bateau a ensuite été conduit jusqu'au port d'Ashdod, au sud de Tel Aviv, selon la radio militaire israélienne.

«C'est un nouveau succès dans la lutte incessante que nous menons contre les tentatives de contrebande visant à renforcer les organisations terroristes qui menacent la sécurité d'Israël», s'est réjoui le ministre de la Défense Ehud Barak.

Le premier ministre, Benjamin Netanyahu, a félicité «l'armée, la marine et les services de sécurité pour cette opération qui visait à empêcher la livraison d'armes susceptibles de menacer les villes israéliennes».

Selon la radio militaire, le cargo venait d'Iran et se dirigeait vers la Syrie ou le Liban, avec à son bord des roquettes et d'autres types d'armement apparemment destinés au Hezbollah chiite libanais.

Les inspecteurs israéliens doivent s'assurer que le navire ne transportait pas du «matériel militaire sophistiqué qui n'a jusqu'à présent pas été déployé dans la région et susceptible d'entraver la liberté de manoeuvre de l'armée israélienne», a ajouté la radio, en faisant allusion à d'éventuelles batteries de missiles sol-air.

Selon le site Internet du quotidien Haaretz, le cargo parti d'Iran a fait escale au Yémen et au Soudan avant d'emprunter le canal de Suez.

Son capitaine est de nationalité polonaise et l'équipage n'a opposé aucune résistance aux membres du commando, a précisé la radio publique.

Israël, qui accuse la Syrie et l'Iran de fournir des armes au Hezbollah et au mouvement islamiste palestinien Hamas, a procédé à plusieurs reprises dans le passé à des interceptions de bateaux transportant des armes en haute mer.

Le 3 janvier 2002, des unités de la marine et de l'armée de l'air israéliennes avaient arraisonné en Mer Rouge le «Karine A», un navire qui transportait 50 tonnes d'armement, notamment des roquettes Katioucha, des roquettes anti-chars, des obus de mortier, des mines et 1,5 tonne d'explosifs.

Les responsables israéliens avaient accusé alors des responsables liés à l'Autorité palestinienne d'avoir acheté le «Karine A» ainsi que la cargaison d'armes d'origine iranienne qui était à bord.

L'annonce de la nouvelle saisie survient quelques heures avant l'examen par l'Assemblée générale de l'ONU du rapport Goldstone qui accuse Israël de «crimes de guerre» durant son offensive militaire dans la bande de Gaza en décembre 2008-janvier 2009.

Israël a vivement dénoncé ce document et averti que sa condamnation devant l'ONU empêcherait les pays démocratiques de se défendre contre le «terrorisme international».

Mardi, le chef des renseignements militaires israéliens, le général Amos Yadlin, avait annoncé que le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, avait récemment testé une roquette, qui serait de fabrication iranienne, pouvant atteindre Tel-Aviv.