L'émirat de Dubaï compte former six femmes au métier de mufti au risque de soulever l'ire des cercles religieux conservateurs qui nient à la femme le droit d'émettre des avis religieux faisant autorité, rapporte mardi le quotidien The National.

Selon le journal, le Dr Ahmed al-Haddad, grand mufti de Dubaï, l'une des sept composantes de la fédération des Émirats arabes unis, a annoncé un programme consistant à recruter et à former pendant plusieurs mois six femmes émiraties au métier de mufti, jusqu'ici réservé aux hommes.

Si ces femmes finissent avec succès leur formation, selon le rite de l'islam sunnite malékite, elles pourraient être nommées muftis dès la fin de 2010.

Ce serait une première, souligne le journal, selon lequel Al-Azhar, plus haute autorité de l'islam sunnite au Caire, s'oppose à ce que des femmes soient nommées muftis.

Mais le Dr Haddad, cité par le journal, a noté que l'opposition d'Al-Azhar ne porte que sur le poste de Grand mufti. Les postes de muftis ordinaires qui émettent des avis religieux sur la pratique de l'islam et toute autre question concernant la vie des fidèles ne sont, selon lui, pas concernés par cette interdiction.

En Égypte, la première femme notaire (Maazoun), pouvant conclure les mariages religieux, avait été nommée en 2008. Ses prérogatives sont toutefois inférieures à celles de mufti.

Le Maroc forme depuis 2006 des prédicatrices, appelées «mourchidates» qui ont pour mission d'«encadrer et orienter» les fidèles, notamment dans les prisons, les hôpitaux et les écoles.