L'Iran, pressé par la communauté internationale de rendre sa réponse sur le projet d'accord de l'AIEA, s'est prononcé lundi en faveur d'une nouvelle réunion internationale à Vienne sur le combustible nucléaire pour son réacteur de recherche.

«Nous sommes prêts à une nouvelle rencontre sur la fourniture du combustible du réacteur de recherche de Téhéran à Vienne», a déclaré à Vienne Ali Asghar Soltanieh, le représentant iranien auprès de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), cité par l'agence Irna. Pour apaiser les inquiétudes sur le nucléaire iranien, l'AIEÀ a proposé le 21 octobre un accord aux termes duquel l'Iran ferait enrichir à l'étranger son uranium faiblement enrichi pour obtenir du combustible pour son réacteur de recherche de Téhéran.

Les trois négociateurs --États-Unis, Russie, France-- de ce projet d'accord l'ont accepté mais Téhéran ne l'a encore ni approuvé ni rejeté.

Le chef de la diplomatie iranienne, Manouchehr Mottaki, qui se trouve à Kuala Lumpur (Malaisie), a déclaré que l'Iran avait «étudié la proposition (mais avait) quelques remarques techniques et économiques à son sujet».

«Il y a deux jours, nous avons transmis nos observations à l'AIEA, il est donc tout à fait possible de mettre en place une commission technique pour réexaminer et reconsidérer les différentes questions», a-t-il indiqué.

Selon des diplomates occidentaux, le projet initial de l'AIEÀ prévoit que l'Iran livre d'ici fin 2009 1.200 de ses 1.500 kilos d'uranium faiblement enrichis (à moins de 5%) pour le faire enrichir à 19,75% en Russie, avant que la France n'en fasse des «coeurs nucléaires» pour le réacteur de recherche de Téhéran, qui opère sous surveillance de l'AIEA.

De nombreuses voix se sont élevées en Iran pour critiquer le fait que l'Iran livre ainsi l'essentiel de son stock d'uranium faiblement enrichi et certains responsables ont estimé que Téhéran devrait acheter son combustible nucléaire, plutôt que de le troquer contre une partie de son uranium.

«Nous sommes prêts à acheter le combustible à n'importe quel fournisseur comme nous l'avons fait il y a 20 ans à l'Argentine sous la supervision de l'Agence internationale de l'énergie atomique (...) la question clé est la garantie pour la fourniture du combustible», a déclaré lundi M. Soltanieh.

Il a demandé que les «inquiétudes techniques» soient prises en compte dans l'accord, a-t-il encore affirmé.