La Foire internationale de Bagdad a ouvert dimanche ses portes pour la première fois depuis sept ans, au moment où l'Irak cherche des investisseurs pour reconstruire le pays, ravagé par des années de guerre et par un embargo international qui l'a frappé durant 13 ans.

«Nous espérons que cette foire sera le moyen d'établir des relations économiques et commerciales avec différents pays dans le monde et nous voulons également permettre à nos sociétés privées de nouer des liens avec leurs homologues étrangères», a déclaré le ministre du Commerce par intérim Safaeddine al-Safi.

La dernière édition remonte à novembre 2002. Elle avait été inaugurée par le vice-président de l'époque Taha Yassine Ramadan, qui a depuis été condamné à mort puis pendu en mars 2007. Malgré l'embargo qui frappait ce pays en raison de l'invasion du Koweït (1990), selon un communiqué officiel, 1 200 compagnies venant de 49 pays, principalement des pays arabes mais aussi de France et d'Allemagne y participaient.

Durant l'invasion conduite par les Etats-Unis en 2003, les bâtiments de la foire avaient été détruits par des bombardements aériens.

Cette fois, pour sa 36ème édition, ce sont 396 compagnies étrangères venant de 32 pays qui sont représentées pendant 10 jours, a indiqué dans son discours le directeur général de la Compagnie publique pour l'organisation des foires irakiennes Hachem Mohammad Hathem.

Parmi les pays étrangers, l'Iran est le plus représenté avec 60 sociétés, suivi de la Turquie avec 36, la France 35 et le Brésil 20. La secrétaire d'Etat française au Commerce extérieure, Anne-Marie Idrac, est attendue lundi.

M. Hathem a rappelé que lors de son ouverture, en 1964, seulement cinq compagnies arabes avaient fait le déplacement.

Pour sa part, le gouverneur de Bagdad, Salah Abdel Razak, a exprimé l'espoir qu'il «y ait chaque année plus de participants».

L'Irak a annulé une clause prévoyant que toute entreprise étrangère désirant participer à la Foire annuelle de Bagdad devait boycotter Israël, selon un document du ministère des Affaires étrangères.

«Le ministère des Affaires étrangères (...) a l'honneur de vous informer que le paragraphe 45 des conditions de participation à la 36e édition de la Foire internationale de Bagdad, stipulant que les sociétés désirant participer à ladite Foire devaient présenter un +document sur le boycott d'Israël+, a été annulé», indique la version en anglais de ce document.

Daté du 7 octobre, il a été distribué aux ambassades étrangères et aux organisations internationales basées à Bagdad.

Selon un diplomate européen qui a requis l'anonymat, l'Union européenne avait, lors d'une démarche en mai, posé comme condition l'annulation de cette clause pour que les pays du bloc européen participent à l'événement, prévu cette année du 1er au 10 novembre.

Jusqu'ici, les sociétés désirant confirmer leur participation à la Foire devaient signer un document les obligeant à boycotter l'Etat hébreu.