Les Nations unies exigent de savoir pourquoi il a fallu une heure à la police afghane et aux forces de l'OTAN pour riposter à l'attentat commis mercredi contre une pension où logeaient des employés de l'ONU à Kaboul.

Les autorités afghanes ont démenti toute lenteur dans leur intervention, par la voix d'un responsable du ministère de l'Intérieur, Jamil Jumbish, tandis qu'un porte-parole de l'OTAN à Bruxelles, James Appathurai, a déclaré que les Afghans n'avaient pas demandé à la force internationale de leur apporter son soutien.

Alors que les locataires se terraient dans leurs chambres ou sautaient par les fenêtres, deux responsables de sécurité de l'ONU ont riposté à l'attaque de trois militants mercredi à l'aube. Ces derniers portaient des grenades, des armes automatiques, et des vestes-suicides. Ces vêtements explosifs sont réputés échapper aux détecteurs, et leur mode de fabrication est disponible sur Internet. Le feu a consumé une partie du bâtiment pendant l'assaut, et onze personnes ont péri, dont les assaillants.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a déclaré vendredi que deux agents de sécurité afghans postés devant l'établissement semblaient avoir été tués immédiatement par les assaillants.

Il a précisé que les agents de sécurité de l'ONU, armés seulement de pistolets, avaient tenu à distance les assaillants pendant au moins une heure sans aide extérieure, se battant dans les couloirs et sur les toits et sauvant nombre de vies en donnant du temps à leurs collègues pour s'échapper.

Les talibans ont revendiqué cette action, contre le scrutin qu'ils perçoivent comme un complot des Occidentaux.

D'après le secrétaire général de l'ONU, l'équipe de sécurité des Nations unies a appelé à l'aide à plusieurs reprises à la fois les forces du gouvernement afghan et les partenaires occidentaux, sans recevoir de renfort avant au moins une heure.

Ban Ki-moon s'est exprimé lors d'une réunion au siège des Nations unies à New York, où des centaines d'employés ont rendu hommage en silence aux cinq employés des Nations unies -dont deux agents de sécurité- qui ont été tués dans l'attaque revendiquée par les talibans à quelques jours du second tour de la présidentielle afghane prévu le 7 novembre.

Il a demandé 50 millions de dollars de budget supplémentaires pour sécuriser les bâtiments vulnérables de l'ONU, 25 millions pour répondre à de nouvelles demandes adressées au département de la sécurité de l'ONU «dans un monde de plus en plus dangereux», et 10 millions pour aider les victimes et leurs familles.