Abdullah Abdullah, qui affrontera le président sortant Hamid Karzaï lors du second tour de la présidentielle afghane le 7 novembre, a exclu de participer au gouvernement en cas de victoire de son adversaire, dans une interview à la chaîne américaine CNN.

«J'ai quitté le gouvernement de M. Karzaï il y a environ 3 ans et demi et depuis lors je n'ai pas été tenté d'en faire à nouveau partie (...) de prendre part à la même situation qui se détériore», a déclaré l'ancien ministre afghan des Affaires étrangères dans cette interview dont des extraits ont été communiqués vendredi à la presse et qui doit être diffusée dimanche en intégralité.

«Je n'ai aucun intérêt à un tel scénario, mais dans l'intérêt de mon pays, si M. Karzaï est élu dans le cadre d'un processus transparent et crédible, je serai le premier à le féliciter», a-t-il ajouté.

M. Abdullah a accusé M. Karzaï et la Commission indépendante électorale (IEC) d'avoir participé à la fraude qui a entaché le premier tour de la présidentielle afghane le 20 août.

«Malheureusement, le gouvernement était impliqué (dans la fraude), l'IEC était impliquée. C'est ce que tout le monde affirme», a déclaré M. Abdullah, qui a officiellement rassemblé 30,59% des suffrages.

Hamid Karzaï a donné son accord à l'organisation d'un second tour après l'invalidation de plus d'un million de bulletins jugés frauduleux, ce qui l'a ramené sous la barre des 50% de voix.

Les dirigeants occidentaux, en particulier le président américain Barack Obama, qui réfléchit à l'envoi de troupes supplémentaires en Afghanistan, ont félicité M. Karzaï d'avoir accepté un second tour. Mais les conditions d'organisation du scrutin suscitent cependant des inquiétudes en raison de l'approche de l'hiver.