Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné mardi l'attentat suicide commis dimanche en Iran contre les Gardiens de la révolution par les rebelles sunnites de Joundallah, que Téhéran accuse d'être soutenus par les Etats-Unis, le Royaume-Uni et le Pakistan.

«Les membres du Conseil ont condamné dans les termes les plus forts l'attentat terroriste meurtrier qui s'est produit dans la ville frontalière de Pishin en Iran le 18 octobre 2009 et a fait au moins 57 morts et 150 blessés», a déclaré à la presse l'ambassadeur du Vietnam, Le Luong Minh, au nom du Conseil qu'il préside ce mois-ci.

Ils ont «souligné la nécessité de traduire en justice les auteurs, organisateurs, financiers et commanditaires de cet acte répréhensible de terrorisme et ont exhorté tous les Etats (...) à coopérer activement à cette fin avec les autorités iraniennes», a ajouté M. Le.

Ils ont «réaffirmé la nécessité de combattre par tous les moyens (...) les menaces à la paix et à la sécurité internationale causées par les actes de terrorisme».

Ils ont également «rappelé à tous les Etats que les mesures qu'ils prennent contre le terrorisme doivent être conformes au droit international, en particulier les droits de l'homme, des réfugiés et le droit humanitaire».

Une déclaration à la presse du Conseil de sécurité nécessite pour être adoptée l'unanimité de ses quinze membres.

L'attentat de dimanche, commis dans la province du Sistan-Balouchistan (sud-est de l'Iran) et revendiqué par les rebelles sunnites du groupe Joundallah, a décapité le commandement local des Gardiens de la révolution, l'armée idéologique du régime.

Un précédent bilan faisait état d'au moins 41 morts mais la déclaration du Conseil de sécurité évoque au moins 57 victimes et 150 blessés.

L'Iran avait saisi le Conseil de cet attentat dès lundi soir. Dans une lettre publiée mardi, son ambassadeur à l'ONU, Mohammed Khazaee, avait déclaré attendre du Conseil qu'il «réagisse à cet attentat terroriste en le condamnant dans les termes les plus forts».

L'Iran a accusé les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et le Pakistan voisin d'aider le mouvement rebelle Joundallah.

Lors d'une conférence de presse mardi, le ministre iranien des Affaires étrangères, Manouchehr Mottaki, a à nouveau évoqué le cas du Pakistan.

Les auteurs de l'attaque «sont entrés en Iran illégalement. Ils sont basés au Pakistan», a-t-il affirmé.

La province du Sistan-Balouchistan, réputée comme étant la moins sûre du pays, est frontalière de l'Afghanistan et du Pakistan.

Trois Iraniens soupçonnés d'avoir participé à l'attentat ont été arrêtés selon le procureur de Zahedan, chef-lieu de la province.