La Vieille ville de Jérusalem était bouclée et la police israélienne en «état d'alerte avancé» dans tout le pays vendredi en raison des risques d'incidents après des appels à la grève générale et à des manifestations pour défendre l'esplanade des Mosquées.

Les policiers filtraient strictement les entrées de la Vieille ville historique, située dans la partie orientale annexée par Israël en juin 1967. Quelque 2500 policiers, forces paramilitaires et membres de la police des frontières ont été déployés dans les zones à risques de Jérusalem.

À l'intérieur des remparts, les policiers ont établi des barrages volants dans les venelles fréquentées par les touristes et les Israéliens, ce qui est rare, procédant à des contrôles d'identité de Palestiniens, a constaté une correspondante de l'AFP. Seul un petit nombre d'échoppes sont ouvertes.

Quelque 200 Palestiniens, empêchés d'entrer, ont été vus en train de prier à la Porte de Damas, à l'extérieur des murailles.

«Les forces de police ont été placées dans un état d'alerte très poussé pour veiller au maintien de l'ordre», a déclaré un haut responsable de la police.

«Nous avons déployé des milliers d'hommes à Jérusalem et dans le nord d'Israël à la suite d'appels (à manifester) des extrémistes», a-t-il ajouté.

Cette semaine, les autorités israéliennes ont brièvement détenu le chef de l'aile radicale du Mouvement islamique en Israël, Raed Salah, pour «incitation à la violence», et lui ont interdit l'entrée de la Ville sainte pendant un mois.

«Nous agirons avec retenue mais fermeté. Tout fauteur de trouble sera sanctionné avec toute la rigueur de la loi», a averti le responsable policier.

Le Fatah, le parti du président palestinien Mahmoud Abbas, a appelé jeudi à des manifestations et à une grève générale vendredi dans les territoires palestiniens pour «défendre Jérusalem».

«Ce mouvement de grève vise à affirmer l'arabité de Jérusalem et l'attachement du peuple palestinien à ses lieux saints musulmans et chrétiens face (aux mesures) sauvages d'Israël», selon un communiqué du Fatah.

Afin de limiter des troubles potentiels à Jérusalem, la police a annoncé le maintien des restrictions d'accès à l'esplanade des Mosquées, poudrière politico-religieuse au coeur de la Ville sainte depuis des décennies.

Seulement les hommes musulmans âgés de plus de 50 ans, Arabes israéliens ou résidents palestiniens de Jérusalem-est  ont le droit d'entrer sur l'esplanade.

Ce site, qui abrite les mosquées Al-Aqsa et le Dôme du Rocher, est le troisième lieu saint de l'islam après La Mecque et Médine. Il est aussi l'endroit le plus sacré pour les juifs qui l'appellent le Mont du Temple.

Le calme est revenu jeudi à Jérusalem après plusieurs jours d'affrontements sporadiques entre Palestiniens et policiers israéliens mais les autorités craignent que les prières du vendredi ne dégénèrent en de nouvelles confrontations.

Des milliers de pèlerins juifs se rendent chaque vendredi en pèlerinage au Mur des Lamentations, au pied de l'esplanade, pour célébrer le début du shabbat.

Le conflit autour de l'esplanade des Mosquées s'est rallumé à la fin septembre, des Palestiniens protestant contre l'intrusion selon eux d'extrémistes juifs venus prier sur le site, ce que la police a démenti.

Jeudi, le ministre des Affaires étrangères de l'Autorité palestinienne, Riyad al-Malki, a demandé au secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, d'intervenir pour éviter une escalade de la tension à Jérusalem.