Le rapport controversé des Nations unies fustigeant l'attitude d'Israël pendant la guerre de Gaza sera évoqué le 14 octobre au Conseil de sécurité de l'ONU dans le cadre d'un débat général sur la situation au Proche-Orient, ont indiqué les diplomates mercredi.

Cette décision de compromis a été prise par un Conseil de sécurité divisé, lors de consultations à huis clos consécutives à une demande de la Libye, soutenue par le groupe arabe et les non-alignés, d'une réunion d'urgence du Conseil pour discuter du rapport de la commission d'enquête du juge sud-africain Richard Goldstone.

Celle-ci avait été chargée d'enquêter par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU, basé à Genève. Son rapport accuse notamment Israël de «crimes de guerre» et de «possibles crimes contre l'humanité», durant son offensive contre le territoire palestinien en décembre-janvier derniers.

Selon les diplomates, les pays occidentaux ont refusé la tenue d'une réunion spécifique sur le rapport Goldstone, qu'ils considèrent comme «défectueux» et «déséquilibré».

Ils estiment également que le rapport doit d'abord être examiné par le Conseil des droits de l'homme, avant d'être éventuellement débattu dans d'autres enceintes. Or cette instance a décidé la semaine dernière de reporter à sa session de mars 2010 le vote d'une résolution sur le rapport.

Le président palestinien Mahmoud Abbas, initialement favorable à un report, a été très vivement critiqué dans les rangs palestiniens et a changé d'avis.

Mercredi, sous la pression des pays arabes, les Occidentaux du Conseil de sécurité ont accepté d'avancer d'une semaine - du 20 au 14 octobre - le débat public que le Conseil tient chaque mois sur «la situation au Proche-Orient, incluant la question palestinienne».

Le rapport Goldstone «n'est pas à l'ordre du jour du Conseil de sécurité» (...) le forum adéquat pour en discuter est le Conseil des droits de l'homme», a dit l'ambassadeur américain adjoint, Alejandro Wolff.

«Nous avons simplement accepté d'avancer le débat mensuel sur le Proche-Orient. Toutes les délégations seront libres de soulever (à cette occasion) toutes les questions qu'elles estimeront pertinentes», a ajouté M. Wolff.

Les ambassadeurs arabes ont indiqué clairement leur intention de profiter de ce débat pour mettre l'accent sur le rapport Goldstone.

Le document met en cause Israël, mais aussi les Palestiniens, et recommande aux deux parties d'effectuer leurs propres enquêtes sur les événements de décembre-janvier. Il recommande également de demander au Conseil de sécurité de saisir le Procureur de la Cour pénale internationale (CPI) si aucun progrès n'est réalisé d'ici six mois dans les enquêtes par les deux parties.