Il est impensable d'espérer gagner la guerre en Afghanistan à moins que les combats ne soient étendus aux refuges terroristes situés au Pakistan, a affirmé l'ancien commandant des forces alliées pendant le conflit au Kosovo.

De passage au Economic Club of Canada, mardi, le général américain à la retraite, Wesley Clark, a également laissé sous-entendre qu'une attaque dirigée vers les installations nucléaires de l'Iran serait pratique, sur le plan militaire.

Le général Clark devait parler de sécurité énergétique - mais a paru anxieux d'émettre ses opinions sur d'autres sujets d'actualité pendant la période de questions.

Au sujet de l'Iran, soupçonné de vouloir se doter de la bombe nucléaire, le général Clark a reconnu qu'une attaque sur ses installations mènerait à une hausse du prix du pétrole et un certain chaos, mais serait pratique et peu coûteuse pour l'Occident.

Selon le conférencier, «le potentiel militaire de l'Iran s'écroulerait en l'espace de deux ou trois semaines».

Plus tard, le général Clark a confié à des reporters que le président Barack Obama avait raison de réévaluer la stratégie actuelle en Iran. Selon le général, le plan d'action ne peut fonctionner parce que les forces de l'OTAN, incluant les troupes canadiennes, combattent au mauvais endroit.

Le général Clark a comparé la stratégie actuelle en Afghanistan à celle employée par les Etats-Unis pendant la désastreuse guerre du Viêtnam, qui a fait 58 000 victimes parmi les troupes américaines.

Mission prolongée

Le Canada considère la possibilité de maintenir des soldats en Afghanistan au-delà de 2011, même si le gouvernement affirme que les opérations «de combat» cesseront à compter de cette date.

Le ministre de la Défense, Peter MacKay, a fait savoir que le gouvernement envisageait plusieurs options pour continuer à aider la population afghane après le retrait officiel des troupes canadiennes en 2011, notamment en matière de sécurité, ce qui impliquerait probablement la présence d'un certain nombre de soldats.

Une autre option serait de poursuivre les activités de développement, d'assistance médicale et de reconstruction actuellement réalisées par l'équipe provinciale de reconstruction (EPR) du Canada.

Interrogé mardi à savoir si l'EPR canadienne resterait à Kandahar, M. MacKay n'a pas voulu se prononcer.

Même si le quartier général de l'EPR est complètement séparé des unités de combat, il nécessite la présence de 150 membres du personnel militaire, qui sont souvent aussi exposés aux dangers que leurs confrères chargés de combattre.