Les responsables israéliens affichaient mercredi leur satisfaction devant une reprise du dialogue avec les Palestiniens sans selon eux des «conditions préalables», tout en manifestant leur scepticisme sur son issue.

Le chef de la diplomatie Avigdor Lieberman s'est félicité du sommet mardi à New York entre le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le président palestinien Mahmoud Abbas et le président américain Barack Obama, qui n'a cependant pas permis de relancer les négociations de paix gelées depuis fin 2008.

«Je suis content du fait même qu'il y ait eu une rencontre, et qu'un dialogue reprenne sans conditions préalables», a déclaré à la radio publique M. Lieberman, chef du parti d'extrême droite Israël Beiteinou, interviewé depuis New York.

«L'important, c'est que ce gouvernement (en Israël) respecte ses engagements (auprès de ses électeurs) et ne cède pas aux pressions», a-t-il dit, rejetant toute demande de gel de la colonisation israélienne comme condition à l'ouverture de négociations.

Les Palestiniens «n'avaient jamais soulevé cette exigence en 16 ans de pourparlers», a-t-il dit. «La négociation va être longue et complexe. Il ne faut pas en attendre des résultats un chronomètre à la main».

M. Lieberman a jugé de nouveau peu probable un accord de paix avec les Palestiniens dans les années à venir, estimant que, tout au plus, il serait possible de parvenir à un modus vivendi, soulignant que «des dizaines de conflits perdurent dans le monde sans accord pour les régler».

«M. Netanyahu est satisfait car son point de vue sur la reprise du dialogue sans condition préalable l'a emporté», a déclaré de son côté à la radio Nir Hefetz, le responsable de l'information du premier ministre.

Il s'est félicité par ailleurs que M. n'ait pas évoqué explicitement un gel de la colonisation dans les territoires palestiniens occupés, «parlant uniquement d'une limitation» des activités de la colonisation.

Le président américain a pris bonne note mardi que les Israéliens «avaient discuté de mesures importantes en vue de limiter les activités de colonisation» tout en exigeant que ces «discussions aboutissent à des mesures concrètes».

«Limiter ou geler ce n'est pas la même chose», s'est félicité pour sa part M. Netanyahu, dans une interview au quotidien à grand tirage Yediot Aharonot.

Pour les médias israéliens, le gouvernement Netanyahu, l'un des plus à droite de l'histoire d'Israël, a marqué un point face à l'administration américaine en lui faisant renoncer au préalable d'un gel de la colonisation.

Ils soulignaient par ailleurs la «froideur» de la rencontre et le fait que M. Obama ait «tancé» Israéliens et Palestiniens pour le blocage du processus de paix.

De leur côté, des représentants des colons en Cisjordanie occupée ont démantelé la tente qu'ils avaient installé lundi près du bureau du premier ministre à Jérusalem afin de protester contre un éventuel gel de la construction dans les implantations.