Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad se rendra mardi à New York pour participer à la 64ème assemblée générale des Nations unies porteur d'«un message de paix et de fraternité», a déclaré un responsable du bureau présidentiel, cité lundi par l'agence officielle Irna.

«Il quittera demain (mardi) Téhéran pour participer à l'Assemblée générale des Nations à New York», a déclaré Mohammad Jafar Mohammad-Zadeh, un des responsables de la presse à la présidence.

«Le principal message de ce voyage sera la paix et la fraternité pour toutes les nations, la lutte contre l'injustice et des relations avec tous les peuples fondées sur la justice et le respect mutuel», a-t-il déclaré.

M. Mohammad-Zadeh a également dénoncé le «lobby sioniste» qui fait tout «pour empêcher le président de délivrer la parole du peuple iranien aux autres peuples», ajoutant que ce «lobby» ne réussira pas à atteindre ses objectifs.

M. Ahmadinejad se rend à New York alors que l'opposition conteste toujours sa réélection lors de la présidentielle du 12 juin.

Sa visite précède une rencontre le 1er octobre entre l'Iran et les puissances du groupe 5+1, les cinq membres permanents du Conseil de sécurité et l'Allemagne pour discuter du programme nucléaire controversé iranien.

Une visite controversée

L'Iran est suspecté par les puissances occidentales de vouloir acquérir la bombe atomique sous couvert d'un programme nucléaire civil, ce que Téhéran nie.

Téhéran a présenté la semaine dernière une série de propositions aux grandes puissances qui tentent de convaincre l'Iran de mettre fin à son programme d'enrichissement d'uranium.

Vendredi, la secrétaire d'État américaine Hillary Clinton avait déclaré que l'Iran devait décider «maintenant» s'il voulait vraiment engager de sérieuses discussions sur le dossier nucléaire. Washington avait donné à Téhéran jusqu'à fin septembre pour ce faire et éviter une quatrième série de sanctions de l'ONU.

Le ministre britannique des Affaires étrangères David Miliband a jugé pour sa part que Téhéran devait accomplir des «gestes concrets» pour démontrer que son programme nucléaire n'avait que des objectifs pacifiques.

Mais M. Ahmadinejad campe sur ses positions. Dans un entretien à la chaîne américaine NBC, il a affirmé que l'Iran était toujours prêt à négocier mais qu'il n'était pas question d'arrêter son programme d'enrichissement d'uranium.

Le lendemain, il déclenchait de nouveau un tollé en qualifiant l'Holocauste de «mythe». «Ils (les Occidentaux) ont lancé le mythe de l'Holocauste. Ils ont menti (...)», affirmait-il à Téhéran lors d'un rassemblement de solidarité avec le peuple palestinien.

La Maison-Blanche a condamné des propos «dénués de fondement, ignorants et haineux», alors que l'Union européenne a dénoncé des déclarations qui «encouragent l'antisémitisme et la haine».

À Moscou, le ministère des Affaires étrangères a dénoncé des propos «totalement inadmissibles».

Le déplacement de M. Ahmadinejad survient alors que sa réélection le 12 juin est toujours contestée dans son pays.

Vendredi, en dépit des avertissements du pouvoir, l'opposition a saisi l'occasion du rassemblement officiel pro-palestinien pour protester contre sa réélection et soutenir son rival à la présidentielle, Mir Hossein Moussavi.

Plusieurs manifestants ont été frappés ou arrêtés par les forces de l'ordre, selon des témoins.

Selon des sites Internet d'opposition iraniens, des membres de la diaspora iranienne au Canada et aux États-Unis entendent manifester contre M. Ahmadinejad à New York.

Ses précédentes interventions à l'ONU avaient prêté à controverse.

En 2008, il avait dit que l'«empire américain» était sur le point de s'effondrer et demandé que les États-Unis cessent leur engagement militaire dans les autres pays.

En 2007, devant l'université de Columbia, à New York, il avait affirmé qu'il n'y avait pas d'homosexuels en Iran et mis en doute l'Holocauste.

En 2006, il avait affirmé qu'Israël avait été «une source constante de menaces et d'insécurité dans la région du Moyen-Orient, provoquant des guerres et faisant couler le sang».

La semaine prochaine, il devrait défendre le programme nucléaire de son pays, mais aussi plaider pour un désarmement nucléaire.

Des responsables iraniens ont affirmé que la rencontre du 1e octobre avec des représentants des six grandes puissances (États-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne) porterait sur le désarmement nucléaire international, un point-clé des dernières propositions de l'Iran pour sortir de la crise avec l'Occident.