Le président yéménite Ali Abdallah Saleh a exhorté samedi les rebelles chiites à répondre favorablement à l'offre des autorités de suspendre les opérations militaires, dans une déclaration à l'occasion de la fin du mois de jeûne du ramadan.

«Nous vous appelons à ne pas rater cette chance et à respecter l'offre que le gouvernement a faite afin de réaliser la paix», a dit le président Saleh, cité par l'agence officielle Saba.

«Nous réitérons notre appel aux éléments (rebelles) à écouter la voix de la raison et à saisir la chance qui leur est offerte» d'un arrêt des combats, a-t-il souligné.

Son appel est intervenu tandis que les combats se sont poursuivis samedi dans le nord du Yémen, malgré l'annonce par le gouvernement de la suspension de ses opérations contre la rébellion à l'occasion de la fin du ramadan.

Dans un communiqué publié dans la nuit de vendredi à samedi, Sanaa a annoncé la suspension de son offensive dans le nord du pays tandis que la rébellion s'est dit prête à «examiner» les conditions de Sanaa pour un cessez-le-feu.

«Les opérations militaires cesseront dans le nord-ouest dès la publication de ce communiqué», a indiqué le communiqué, ajoutant que la décision a été prise «à l'occasion du Fitr», qui sera célébré dimanche au Yémen.

L'arrêt des opérations a également été décidé «en réponse aux appels des habitants de la province de Saada (où se déroulent les combats, ndlr) et d'autres appels lancés au gouvernement (...) pour faire parvenir les besoins immédiats aux habitants et l'assistance aux déplacés», ajoute le texte.

Le gouvernement a exigé notamment des rebelles «le respect du cessez-le-feu et l'ouverture des routes, l'évacuation de leurs positions et la libération des détenus civils et militaires».

Après cette annonce, un porte-parole de la rébellion a dit que les rebelles étaient prêts à «examiner» les conditions du gouvernement.

«Nous sommes prêts à les examiner», a indiqué Mohamad Abdelsalam, porte-parole du chef rebelle Abdelmalek Al-Houthi, dans des déclarations au téléphone à la chaîne satellitaire du Qatar Al-Jazira.

Mais dans la journée du samedi, des responsables militaires yéménites ont affirmé que la trêve n'avait pas été respectée.

Les deux parties s'accusent mutuellement de la poursuite des combats et l'accès des médias à la zone des combats est interdit.

Les autorités yéménites ont déclenché le 11 août une offensive contre les rebelles zaïdites (chiites) retranchés dans leur fief de la région de Saada, frontalière de l'Arabie saoudite et située à 240 km au nord de la capitale Sanaa.

Selon l'ONU, quelque 150.000 personnes ont été déplacées dans le nord du Yémen depuis 2004, dont 55.000 depuis l'offensive du 11 août.

Le chef de l'ONU Ban Ki-moon a exhorté vendredi toutes les parties au conflit à «cesser immédiatement les combats» et à «permettre d'urgence un accès humanitaire aux zones affectées».