Le président américain, Barack Obama, rencontrera le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et le dirigeant palestinien, Mahmoud Abbas, mardi à New York pour «préparer le terrain à une relance des négociations» au Proche-Orient, a annoncé samedi la Maison-Blanche.

Ce sommet tripartite sera «immédiatement précédé» de rencontres bilatérales entre M. Obama et chacun des deux responsables avant l'Assemblée générale des Nations Unies, a précisé la présidence américaine dans un communiqué.

Les trois dirigeants tenteront de «préparer le terrain pour une reprise des négociations et créer un contexte favorable qui permette le succès de ces négociations», indique le communiqué, alors que l'émissaire spécial américain pour le Proche-Orient, George Mitchell, est rentré bredouille vendredi d'une mission de quatre jours dans la région.

M. Mitchell a tenté en vain de persuader M. Netanyahu d'arrêter la colonisation en Cisjordanie occupée pour permettre la relance des négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens, interrompues après l'offensive israélienne contre la bande de Gaza en décembre et janvier derniers.

À Ramallah (Cisjordanie), l'Autorité palestinienne a confirmé la participation de Mahmoud Abbas au sommet tripartite. Mais, a dit à l'AFP un haut responsable palestinien «cela ne signifie pas une reprise des négociations de paix (ndlr: avec Israël), car celles-ci dépendent de l'arrêt de la colonisation» israélienne en Cisjordanie occupée.

Le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, a de son côté mis Mahmoud Abbas en garde contre toute concession lors du sommet. «Personne (...) n'est mandaté pour accepter un accord qui remette en cause les droits de notre peuple palestinien», a dit Ismaïl Haniyeh, le chef du gouvernement du Hamas à Gaza.

La tenue du sommet tripartite montre «l'engagement profond en faveur d'une paix globale» au Proche-Orient du président Obama et intervient «alors que nous poursuivons nos efforts pour encourager toute les parties à prendre leurs responsabilités en faveur de la paix et à créer un climat propice à la reprise des négociations», a estimé M. Mitchell.

Le bureau du premier ministre israélien à Jérusalem a confirmé que celui-ci avait «répondu positivement à l'invitation que lui a adressé le président Obama de le rencontrer ainsi que de rencontrer le président de l'Autorité palestinienne».

Samedi, Israéliens et Palestiniens se sont rejeté la responsabilité de l'échec de la mission de M. Mitchell.

Le roi Abdallah II de Jordanie et M. Abbas, à l'issue d'une rencontre, ont appelé la communauté internationale à empêcher Israël de «saper les efforts déployés pour relancer des négociations sérieuses en vue de réaliser la paix avec comme principale condition l'établissement d'un État palestinien».

«La poursuite de la colonisation par Israël des territoires palestiniens occupés, y compris Jérusalem, constitue le principal obstacle à tout progrès dans les efforts de paix», ont-ils estimé, en demandant à Washington de «jouer un rôle de leadership dans les négociations et d'assurer leur relance».

Lors d'une rencontre avec M. Mitchell, M. Abbas lui avait fait savoir auparavant à Ramallah que «la question de l'arrêt de la colonisation ne saurait faire l'objet d'un compromis», selon le négociateur palestinien en chef, Saëb Erakat.

«C'est l'Autorité palestinienne qui empêche la reprise du dialogue en posant des conditions préalables qu'elle ne soulevait pas dans le passé», a rétorqué un porte-parole du ministère des Affaires étrangères israélien, Yossi Lévy.