Au moins 20 femmes et enfants ont été tués lundi à Karachi, dans le sud du Pakistan, piétinés ou étouffés dans une bousculade au cours d'une distribution gratuite de farine dans une mosquée, pour le ramadan, ont indiqué la police et les hôpitaux.

«Nous avons reçu, jusqu'à maintenant, les corps de 20 femmes et filles et plus de 30 blessés», a indiqué à l'AFP Amin Khan, un médecin légiste de l'un des grands hôpitaux de la capitale économique et financière du Pakistan. «Au moins 18 femmes et enfants sont morts dans la bousculade et des dizaines d'autres ont été blessés», avait déclaré peu auparavant Wasim Ahmed, le chef de la police de Karachi, en invoquant des rapports de différents hôpitaux.

«Ils ont été étouffés ou piétinés dans l'un des quartiers les plus peuplés, Khori Garden, où une association caritative distribuait gratuitement de la farine à des centaines de femmes et enfants pour le ramadan», a-t-il ajouté.

Les télévisions diffusaient sans discontinuer des images de femmes et d'enfants blessés sur les lits de certains hôpitaux bondés, des parents et proches se précipitant pour tenter de retrouver un ou plusieurs membres de leur famille.

Plusieurs corps étaient recouverts de draps blancs.

Selon la police, la bousculade est survenue après qu'une fillette fut tombée dans les escaliers au cours de cette distribution, organisée par le Dawat-i-Islami, un petit parti politique religieux, dans sa mosquée de Faizan-e-Madina, dans l'est de Karachi.

Le chef de la police a indiqué sur une chaîne de télévision que le responsable de la distribution avait été arrêté pour les besoins de l'enquête sur le drame dont les circonstances restent à élucider.

«Je suis allée avec ma fille pour avoir deux sacs de farine mais maintenant, elle lutte contre la mort à l'hôpital», se lamentait Fatima Hashim, 55 ans, dans l'un des établissements qui ont été placés en état d'alerte pour recevoir les nombreux blessés.

«Nous étions dans une longue file d'attente, attendant que notre numéro soit appelé et pour recevoir 10 kg de farine, quand les gens ont commencé à courir», se souvient Hafeeza Begum, 45 ans. «J'étais encore loin de l'endroit de la distribution, alors j'ai attrapé ma fille et nous avons cherché un endroit sûr», poursuit-elle.

Les embouteillages interminables qui paralysent des heures durant cette mégalopole de 14 millions d'habitants ont considérablement retardé l'arrivée des secours et l'acheminement des blessés.

«L'administration de la ville et la police n'étaient pas au courant de cette distribution», a assuré à la chaîne de télévision Geo Javed Haneef, le chef de l'adminsitration de la mairie.

«La pauvreté augmente sans cesse et les gens se précipitent dans les lieux où la nourriture est distribuée gratuitement», a-t-il ajouté.

Selon des témoins, avant le drame, des gens s'étaient déjà rués pour tenter d'arracher des sacs de farine, engendrant une première vague de blessés.

En avril 2006, 29 femmes et enfants avaient été tués dans une bousculade lors d'un rassemblement à Karachi pour commémorer la naissance du Prophète Mahomet.