Le président israélien Shimon Peres, grande figure de la scène internationale, a été hospitalisé samedi soir à la suite d'un bref malaise pendant une conférence politique à Tel-Aviv, mais il a repris connaissance et ses jours ne paraissaient pas en danger.

Le prix Nobel de la paix 1994, âgé de 86 ans, s'est évanoui au cours d'une conférence au Centre Rabin consacrée à «la nouvelle génération de dirigeants israéliens». Il a toutefois rapidement repris connaissance.

M. Peres a été évacué pour examen et soins vers l'hôpital Tel Hashomer, près de Tel-Aviv, a constaté un photographe de l'AFP. Il a été placé en observation dans le département de cardiologie.

«Il s'est évanoui pendant une dizaine de secondes tout au plus avant de reprendre connaissance», a déclaré aux journalistes la porte-parole de la présidence israélienne, Ayelet Frisch.

«Dans un premier temps, il a même refusé de se faire hospitaliser», a-t-elle précisé.

«Un médecin a constaté une baisse de tension artérielle. Les premiers examens, dont un électro-cardiogramme, n'ont décelé aucune attaque cardiaque ou cérébrale», a ajouté la porte-parole.

Selon elle, M. Peres pourrait quitter l'hôpital dès dimanche. Toutefois, le président israélien qui est un travailleur infatigable, devra ralentir le rythme de ses activités, a indiqué sa porte-parole.

Selon le médecin personnel de M. Peres, Rafi Valdan, «il faisait simplement très chaud (pendant la conférence) et comme il est resté debout pendant longtemps, il a eu un étourdissement».

«En ce moment, il se sent bien, il sourit et il est au téléphone avec le monde entier», a témoigné le docteur Valdan.

Shimon Peres est l'un des derniers pères fondateurs d'Israël, présent sur le devant de la scène politique depuis plus d'un demi-siècle.

Bien que sa nouvelle fonction soit essentiellement protocolaire, il joue depuis plusieurs mois un rôle important comme représentant du gouvernement de droite de Benjamin Netanyahu, usant de son aura internationale.

Personnalité historique du Parti travailliste, il l'a quitté pour la formation centriste Kadima après avoir pratiquement exercé toutes les fonctions ministérielles au cours d'une impressionnante carrière politique: deux fois chef du gouvernement, ministre des Affaires étrangères, de la Défense, des Finances, de l'Information, des Transports, de l'Intégration.

Classé parmi les «faucons» travaillistes, M. Peres a cautionné, alors qu'il était ministre de la Défense dans les années 1970, les premières colonies juives en Cisjordanie occupée.

Par la suite, il s'est acquis une réputation de «colombe» en jouant un rôle moteur dans les accords d'Oslo conclus avec le leader palestinien Yasser Arafat en 1993.

En guise de reconnaissance, Shimon Peres, longtemps prophète d'un «nouveau Proche-Orient» censé devenir un havre de paix et de prospérité, a obtenu en 1994 le prix Nobel de la paix qu'il partagea avec Yitzhak Rabin et Yasser Arafat.