Au moins 42 personnes, dont quelque 22 civils et sept policiers, ont été tuées vendredi au cours d'une série de d'attaques en Afghanistan, a-t-on appris samedi de sources officielles.

Les violences sont survenues dans le sud, le nord et l'est du pays où les insurgés afghans ne cessent d'intensifier leurs attaques depuis deux ans. Dans la province méridionale d'Oruzgan, une bombe placée en bordure de route par les talibans a fait 14 morts dans le district de Chora, selon le ministère de l'Intérieur. Le chef de la police de cette province, le général Juma Gul Hemat, a quant à lui évoqué un bilan de 12 civils tués par l'engin déclenché au passage d'un minibus bondé.

Dans la province voisine de Kandahar, un autre engin explosif a fait 6 morts et deux blessés, selon un communiqué du gouvernement provincial.

Deux enfants ont été tués et deux autres blessés par une bombe dans le district de Nadir Shah Kot, dans la province de Khost (sud-est) où la rébellion des talibans est très influente, a indiqué un responsable militaire local.

Enfin, sept policiers afghans ont été tués dans une attaque de leur poste, vendredi soir, par des talibans dans la province de Kunduz.

«La nuit dernière, les talibans ont attaqué un poste de police dans la région de Duraï, dans la province de Kunduz, et ont tué sept policiers, dont le commandant de l'unité», a déclaré à l'AFP le gouverneur du district d'Imam Sahib, Juma Khan Babar.

«Deux policiers ont été laissés en vie», a précisé le gouverneur, ajoutant que les survivants étaient suspectés d'avoir des liens avec les talibans.

Kunduz, province plutôt calme jusqu'à il y a quelques mois, connaît désormais très régulièrement des violences. Deux journalistes du New York Times y avaient été kidnappés la semaine dernière par les talibans.

Le journaliste britannique Stephen Farrell était sorti indemne d'une opération des commandos britanniques destinée à le libérer, mais son collègue afghan Sultan Munadi avait été tué dans l'échange de coups de feu. Un soldat britannique, une femme et un enfant afghans y ont également laissé la vie.

Les deux journalistes faisaient un reportage à Kunduz sur le site d'un bombardement aérien de l'OTAN qui a tué la semaine dernière des dizaines de personnes, dont des civils.

Les violences des insurgés afghans ne cessent de s'intensifier et s'étendre depuis deux ans, pour atteindre ces derniers mois des records absolus depuis que les talibans ont été chassés du pouvoir fin 2001 par une coalition internationale menée par les États-Unis.

2009 est déjà l'année la plus meurtrière depuis la chute des talibans, en novembre 2001, pour les forces internationales (plus de 100 000 hommes) stationnées en Afghanistan, mais surtout pour les civils, qui demeurent les premières victimes du conflit.