Plus de vingt personnes ont péri lundi et une cinquantaine ont été blessées en Irak dans des explosions, dont un attentat suicide contre une mosquée de Baqouba qui a fait cinq morts, selon des sources médicales et des services de sécurité.

L'explosion contre la principale mosquée chiite de Baqouba (60 km au nord de Bagdad), en centre-ville, a également fait au moins 20 blessés, a affirmé le docteur Ahmad Al-Wani, de l'hôpital général de Baqouba. Tôt dans la matinée, un kamikaze avait fait exploser sa voiture près d'un barrage contrôlé par la police et l'armée à l'entrée de Ramadi (100 km à l'ouest de Bagdad), la capitale de la province sunnite d'Al-Anbar. Quatre policiers et quatre civils ont été tués alors que 15 personnes ont été blessées, selon un source policière.

Près de la ville sainte chiite de Kerbala, au sud de Bagdad, l'explosion d'une bombe placée sur un minibus a fait au moins quatre morts et cinq blessés, ont indiqué des sources policières et médicales. Les passagers venaient de la ville voisine d'Hilla, selon des témoins.

À Sadr City, le quartier chiite populaire du nord de Bagdad, un civil a été tué et trois personnes ont été blessées, dont deux soldats, par l'explosion d'une voiture piégée, selon une source hospitalière.

Dans un autre quartier du sud de Bagdad, à Al-Qahira, l'explosion d'une voiture piégée a tué une personne et blessé huit autres, a indiqué une source au sein du ministère de l'Intérieur.

À Kirkouk (240 km au nord de Bagdad), deux frères âgés de 14 et neuf ans ont été tués par un engin explosif découvert près de leur maison avec lequel ils jouaient, a indiqué un officier de police.

Les violences ont connu une recrudescence au cours de l'été.

Le mois d'août a été le plus sanglant en Irak depuis plus d'un an, marquant une nette dégradation de la sécurité et un défi pour le premier ministre Nouri al-Maliki qui se voulait le champion du retour au calme.

Selon des chiffres fournis par les ministères de la Défense, de l'Intérieur et de la Santé, 393 civils, 48 policiers et 15 soldats ont été tués en août. En outre, 1.741 personnes ont été blessées.

Le 19 août, deux attentats suicide dévastateurs à Bagdad contre les ministères des Affaires étrangères et des Finances avaient fait 95 morts et plus de 600 blessés.

Ces attaques ont provoqué une crise diplomatique entre la Syrie et l'Irak, qui a accusé son voisin d'abriter des membres du parti Baas interdit de l'ancien dictateur irakien Saddam Hussein et des membres d'Al-Qaeda, qui commettent ensuite des attentats en Irak.

L'Irak a décidé en riposte à la recrudescence des attaques de muscler sa sécurité à sa frontière avec la Syrie, en déployant plus de policiers et de soldats dans cette zone poreuse de près de 700 km.

M. Maliki a également réclamé, dans une récente lettre à l'ONU, que les auteurs des attentats du 19 août soient jugés devant un tribunal international.

«L'ampleur et la nature de ces crimes appellent une enquête qui s'inscrit au-delà de la compétence juridique irakienne et la poursuite des auteurs devant un tribunal pénal international spécial», écrit-il au secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon.

Le président syrien Bachar al-Assad a dénoncé la demande irakienne.