Dans l'attente des résultats définitifs du scrutin présidentiel afghan, les représentants spéciaux de 27 pays et organisations impliqués en Afghanistan étaient réunis mercredi à Paris pour examiner les moyens d'aider au mieux le prochain gouvernement afghan et continuer à sécuriser le pays. Parallèlement, un attentat-suicide revendiqué par les talibans a fait au moins 23 morts.

Lors d'une conférence de presse au Quai d'Orsay, le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner a indiqué que les représentants présents à Paris étaient là «pour parler du futur», insistant sur la nécessité de poursuivre les efforts pour aider l'Afghanistan.

«On est dans un moment délicat, mais un moment aussi très satisfaisant», a-t-il dit, à propos du scrutin, tout en soulignant que les diplomates n'étaient «pas là pour commenter les élections».

Concernant la situation sur le terrain, M. Kouchner a réaffirmé qu'il n'était pas possible d'ôôenvisager un retrait des troupes sans que la région soit sécurisée».

De son côté, l'envoyé spécial américain pour le Pakistan et l'Afghanistan, Richard Holbrooke, a minimisé les inquiétudes liées aux fraudes prétendument commises en faveur du président afghan sortant Hamid Karzaï dans le scrutin du 20 août. Il a simplement observé que, comme dans tout système démocratique, des irrégularités pouvaient s'être produites.

L'émissaire de Barack Obama a ajouté qu'il n'avait «pas de problème» à traiter avec le président sortant jusqu'à ce que les résultats de l'élection soient connus. Les adversaires politiques de M. Karzaï ont déposé des centaines de plaintes contre lui, l'accusant d'avoir fraudé. «Nous n'avons pas de préférences» parmi les candidats, a assuré Richard Holbrooke.

Kai Eide, représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour l'Afghanistan, a pour sa part souhaité que soit respecté le choix des Afghans, dont bon nombre considèrent cette élection «comme une réussite».

Cette réunion, à laquelle participaient aussi les représentants de Grande-Bretagne, d'Allemagne, de Russie, de Chine et du Japon, visait officiellement à examiner «de quelle manière la communauté internationale pourra être la plus utile à l'action du prochain gouvernement afghan», selon le Quai d'Orsay. Elle devait s'achever par un dîner de travail.

À Bruxelles, le secrétaire général de l'OTAN Anders Fogh Rasmussen a assuré que l'Alliance Atlantique resterait aux côtés de l'Afghanistan, quel que soit le résultat du scrutin, ajoutant qu'il revenait aux Afghans de juger si le processus électoral était légitime. «Quoi qu'il arrive, et j'espère que les résultats définitifs seront crédibles, nous devons nous souvenir que nous n'avons pas 60000 soldats en Afghanistan simplement pour les élections», a-t-il déclaré.

Selon les derniers résultats de l'élection présidentielle rendus publics lundie et basés sur le dépouillement des bulletins dans près de la moitié des bureaux de vote, Hamid Karzaï recueillerait 45,8% des suffrages, contre 33,2% pour son principal adversaire, l'ancien ministre des Affaires étrangères Abdullah Abdullah.

Les résultats définitifs du premier tour sont attendus pour le 17 septembre.