Les forces internationales et afghanes ont tué «plus de 30 talibans» lors d'une opération militaire dans l'est du pays dans la nuit de samedi à dimanche, à quatre jours d'élections présidentielle et provinciales sous haute surveillance, a annoncé le ministère de la Défense.

«Plus de 30 terroristes», terme usuel utilisé par les autorités afghanes pour désigner les talibans, «ont été tués dans le cadre de l'opération Tandar 5 dans la province de Khost», organisée pour sécuriser la zone en prévision des élections, a déclaré à l'AFP le porte-parole du ministère de la Défense, le général Mohammad Zahir Azimi.

L'opération a été menée par l'armée afghane, la police des frontières et des troupes internationales, dans le district de Spera, situé dans le sud-ouest de la province, sur la frontière pakistanaise, précise un communiqué du ministère.

La plupart des soldats étrangers stationnés à Khost, province instable régulièrement touchée par des attaques meurtrières d'insurgés, sont des soldats américains.

Les forces de sécurité «ont pilonné des refuges talibans et les ennemis, incapables de résister, ont préféré fuir. Le résultat de l'opération est que des dizaines de terroristes ont été tués, et leurs corps abandonnés sur place. Parmi eux figurent 10 étrangers», ajoute le communiqué.

Les talibans ont pour habitude d'emmener les corps de leurs combattants lorsqu'ils le peuvent.

Cette opération survient à quatre jours des élections présidentielle et provinciales prévues jeudi. La multiplication des violences, surtout dans le sud et l'est, ne fait que renforcer la crainte de voir ces scrutins décrédibilisés par une forte abstention.

Il y a une semaine, le gouverneur de Khost, Hamidullah Qalandarzaï, expliquait à l'AFP que «depuis le début du mois, nous avons mené 45 opérations dans la province pour sécuriser des bastions d'insurgés».

«Durant les deux premières semaines d'août, les forces de sécurité ont tué 51 talibans, dont 16 corps ont été ramenés au Pakistan car ils étaient étrangers. Les autres étaient tous afghans», avait-il ajouté.

En général, «les ennemis se cachent dans les hautes montagnes de la province, ou de l'autre côté de la frontière», dans les «zones tribales» pakistanaises où Islamabad tente de reprendre pied, avait expliqué M. Qalandarzaï.

Dans la province de Khost sévissent des hommes du Hezb-e-Islami du chef de guerre Gulbuddin Hekmatyar, mais le groupe le plus puissant est le réseau Haqqani, soutenu par Al-Qaïda et basé au Nord-Waziristan, de l'autre côté de la frontière.

Cette organisation a été créée par l'ancien moujahidine Jalaluddin Haqqani, héros de la résistance anti-soviétique dans les années 1980, rallié aux talibans dès leur arrivée au pouvoir en 1996.

Il est entré dans la clandestinité lorsque les extrémistes ont été chassés du pouvoir fin 2001 par une coalition internationale menée par les Etats-Unis, et a aujourd'hui délégué l'organisation des opérations à son fils Siraj.

Les talibans ont juré de perturber le scrutin, qu'ils considèrent comme «une imposture orchestrée par les Américains», et ont annoncé dimanche qu'ils attaqueraient jeudi les bureaux de vote.